Tant bien que mal, le Mali tient bon. Le gouvernail du navire ne cesse de changer de direction au gré de fortes vagues. Et les passagers à bord ne cessent de prier tous les saints afin que chavirement n’en s’en suive point. En plus des scrutins organisés aux forceps, d’une insécurité galopante, d’un front social en ébullition, voilà que le pays fait face à une épidémie dont nul ne peut prédire l’issue. De plus en plus, il est évident que la gouvernance au Mali est une des plus dures de l’Afrique subsaharienne, toute nuance gardée.
Pendant que les esprits du monde entier étaient sur la pandémie du Covid-19, beaucoup pensèrent, assez naïvement, que les pays en proie aux cycles du terrorisme extrémiste violent connaitraient un répit. C’était sans prendre en compte, la perfidie et la soif de sang de ces hordes de bandits sans foi ni loi. Car lundi dernier, les FAMa furent encore une nouvelle fois victime d’une attaque terroriste, cette fois-ci dans la région de Gao. Bilan, 25 morts. Coté terroristes, une dizaine ont été neutralisés. D’autres attaques sont à craindre, fort malheureusement. Et si les assaillants pensaient profiter de la période actuelle, pour affaiblir encore plus l’Etat central ? Si c’était le cas, ils n’en seront pas à leur premier coup d’essai. A titre de rappel, c’est à la faveur du coup d’Etat du 22 mars 2012 que les narco-terroristes et leurs alliés de la rébellion avaient mener un offensivemeurtrière contre les positions des FAMa afin de prendre possession du septentrion malien. La suite appartient au côté sombre de l’histoire.
Au sein de la masse populaire, l’heure est au recueillement et à la prière car bon nombre de citoyens maliens n’attendent plus grand-chose des hommes politiques plus enthousiastes à chercher leur pain privé que l’intérêt supérieur de la nation. En témoigne le premier tour des législatives avec un taux de participation bas (35,73%). Le deuxième tour est prévu pour le 19 avril prochain, avec, en toute logique, un taux beaucoup plus bas.
Quant à l’école malienne, encore une fois, l’année scolaire en cours est menacée. Et si elle devait s’achever, ce serait au détriment des élèves qui ont très peu foulés les cours de l’école.
Autant dire que les signes positifs en république du Mali sont très peu visibles. Qu’à cela ne tienne, la république tient bon. Et si Koulouba ne tremble pas d’ici 2023, alors une lueur d’espoir naitra, et l’avenir pourra s’annoncer, contre toute attente, radieux.
Ahmed M. Thiam