L’artiste musicien de renommée internationale, Salif Keïta, se lance dans la production et la transformation des produits alimentaires, «Nafen», 100% bio. «Nafen» consiste à produire, à transformer sur place et à les emballer dans des sachets les condiments provenant de nos jardins maraîchers tels que le piment, le poivre ‘’fêfê’’ et même des fruits de cueillette comme le ‘’néré’’ dont la graine sert à fabriquer le ‘’soumbala’’.
Sur une radio internationale Salif Keita dit qu’il entend contribuer à l’autonomisation et à la promotion de la femme et à la réduction de la pauvreté en employant une quarantaine de femmes.
Cette initiative de Salif pour permettre l’autonomisation de la femme renforce les initiatives en cours. Car depuis l’aube des temps, il a été établi et accepté que la femme a beaucoup souffert et continue malheureusement de souffrir. Ainsi, la question des femmes, de leur droit et de leur émancipation, de leur pleine et équitable participation au développement de la nation constitue des questions d’une grande importance. Il a toujours existé un écart entre l’homme et la femme. Cette image négative de la femme est transmise de génération en génération à travers les religions, les mythes, les contes et autres pratiques sociales qui sont à l’origine de la différenciation des statuts et des rôles et même du travail selon le sexe.
L’école des filles n’a pas été facile du fait de certaines pesanteurs sociales. On lui apprend bref, une vie de subalterne par rapport à l’homme. Il n’est pas rare d’entendre dans notre vie de tous les jours des affirmations sinon des clichés du genre comme : « une femme n’est qu’une femme…elle est comme un enfant… » ; S’ajoutent à cela certains propos conservateurs comme : « la place de la femme, c’est son foyer » ou «C’est l’homme qui fait la dignité de la femme». Cette exclusion des femmes expose certaines à toute sorte de violences physique et psychologique. L’ouverture démocratique fut un déclic pour la femme malienne, qui s’est vue accorder de nombreux droits. Présentes en nombre croissant sur la scène politique, les femmes au Mali, au même titre que les hommes participent à tous les combats et sur tous les fronts pour la prospérité du Mali et le bien-être des populations.
L’autonomisation des femmes fait encore peur à beaucoup d’hommes au Mali. Pourtant, elles effectuent deux tiers du nombre d’heures de travail et produisent plus de la moitié des aliments selon des études.
En dépit de leur courage à entreprendre, les activités économiques ne profitent que peu aux femmes maliennes à cause du taux élevé d’analphabétisation, ce qui pourrait expliquer en partie la difficulté pour elles d’accéder aux technologies et aux formations pour optimiser leurs entreprises.
Les femmes maliennes conçoivent entrepreneuriat comme une activité annexe qui permet de couvrir les petites dépenses familiales. Avec cette mentalité, il est difficile de développer le business.
La plupart des entrepreneures sont dans le secteur dit informel. Elles ne bénéficient ni de couverture sociale ni des appuis. Elles n’ont donc pas accès aux institutions de financement conventionnel. Les femmes ont recours au micro finance ou aux tontines pour financer leurs activités. La limitation de ces fonds ne leur permet pas d’atteindre une certaine maturité.
Dans une étude de la RECOFEM en date de Septembre 2007 porte sur la situation de la femme au Mali. Elle traite des avancées enregistrées suite aux différentes initiatives pour la promotion socioéconomique et politique de la femme. L’étude révèle que : « les femmes sont également restées en marge des activités d’alphabétisation en raison de leurs multiples occupations, de la réticence des maris, des pesanteurs socioculturelles et de l’extrême pauvreté des populations surtout en milieu rural ».
Mahamadou YATTARA