Suite à son incarcération en France, où depuis deux jours, elle observe une grève de la faim dans sa cellule, ses proches ont organisé une conférence de presse à la maison de la presse de Bamako pour éclairer les lanternes sur la manière de son arrestation. Son Avocat Mr Touré dénonce une violation de droit de sa cliente de la part des autorités belge. C’était le samedi dernier.
Selon Mr Touré, l’épicentre de cette affaire tourne autour de la garde de l’enfant que les deux sujets ont eu quand ils étaient en couple, et l’enfant en tant que tel n’a que cinq ans. Tout commence avec une citation à comparaître au tribunal de première instance de Belgique par son ex-compagne, Directeur du festival de Marseille, qui demandait la garde exclusive de l’enfant.»
Poursuit Mr Touré, « le tribunal de première instance de Belgique n’aurait pas dû accepter la citation à comparaître, du fait que : l’huissier qui était en charge de l’assignation l’a fait par voie d’email, envoie depuis la poste émail de son ex-compagne et en plus le message provenait de son adresse physique. Le pire était que sa cliente a reçu la demande d’assignation à quatre ou cinq jours avant l’audience, ainsi sa cliente n’a pas eu le temps de préparer sa défense, du coup, elle a engagé une avocate belge, et l’avocate avait demandé que la justice belge se déclare incompétente du fait que l’enfant mineure vit avec sa mère au Mali. Et de deux, sa cliente n’a pas eu suffisamment de temps pour organiser sa défense. D’après son avocat Mr Touré, on ne peut pas prétendre que les intérêts de sa cliente Rokia étaient défendus dans une affaire complexe comme cela, et que malgré les efforts de l’avocat belge, le tribunal a décidé de confier la garde de l’enfant à son père.
Et, Mr Touré dira que «c’est une violation des droits de sa cliente pour deux raisons, primo, c’est les tribunaux maliens qui sont compétents pour juger, et deuxièmement l’enfant vit au Mali, elle est inscrite à une école malienne et elle détient la nationalité malienne, même si quelque part, elle est belge aussi.
Le tribunal de la commune VI de Bamako a confié la garde de l’enfant à sa mère, et maintenant, nous nous trouvons avec deux décisions de tribunal, l’une de Belgique et l’autre du Mali. Et contre toute entente, le juge d’instruction du tribunal belge a lancé un mandat d’arrêt européen contre Rokia ».
Et Rokia n’est pas à sa première arrestation, elle l’a été à Dakar, puis en France, et maintenant, une troisième fois. Actuellement, elle est incarcérée à Flory Merygny en France où elle observe depuis deux jours une grève de la faim.
Des associations sont montées au créneau pour sa liberté en Afrique, en Europe et partout dans le monde. Elles sont décidées à faire tout pour que Rokia soit libérée. La chanteuse malienne doit comparaître le 18 mars prochain devant le juge d’instruction française, et les associations de femmes et les autres de types musicales ne resteront pas en marge. Sa sœur qui vit au Mali a lancé un appel de soutien pour elle sur Facebook et le nombre de commentaires de soutien est proportionné à plus de 1400 vues et partages.
La rencontre a enregistré la présence d’une cinéaste connue dans le monde, il s’agit de Mme Soussouman : « elle dit avoir rencontré un cas comme celui dont l’artiste Rokia fait face actuellement. Cette femme en question était une de ses amies à elle qui a été poignardée par son époux qui lui avait repris la garde de son enfant, l’histoire s’est déroulée en France. Les artistes africaines vivant en France sont toujours victimes de ce genre d’abus et l’histoire de Rokia n’est pas une première ».
Affaire à suivre
Lansine Coulibaly