Alioune Tine, l’Expert indépendant des Nations Unies s’est exprimé sur la situation au Mali. Après quelques séjours dans le pays où il a rencontré certains responsables, l’expert dénonce la montée de l’insécurité dans le centre du pays. Selon lui, cette situation s’explique par la faible présence de l’État dans ces zones. Il s’est cependant félicité de l’amélioration de la situation sécuritaire dans le nord.
L’expert de l’ONU explique ces attaques à répétition dans le centre « par un cumul des défaillances sécuritaires, judiciaires et administratives de l’État ». Selon lui, « les forces armées maliennes et la MINUSMA n’ont pas réussi à assurer une sécurité adéquate aux civils de la région». Alioune Tine déclare que la situation se détériore dans la région du centre, où des civils sont victimes d’attaques terroristes.
Dans sa présentation après visite, l’expert onusien s’est dit, en particulier, « consterné par l’attaque d’hommes armés sur le village d’Ogossagou, dans la région de Mopti, le 14 février ». L’attaque a fait au moins 33 morts, trois blessées et 20 portées disparues. « J’ai été choqué d’apprendre que le détachement des Forces armées maliennes, qui avait jusque-là assuré la sécurité du village, s’était retiré de la zone la veille », dit-il.
Alioune Tine a cependant apprécié les avancées dans la mise en œuvre de l’accord. Selon lui, le redéploiement progressif des forces armées maliennes reconstituées à Kidal et Tombouctou et leur prochain déploiement à Menaka et Taoudénit est une étape importante vers le retour à la paix. Un processus qui est le résultat du Dialogue national inclusif. « Des résolutions qui apportent un nouvel espoir de paix et de retour progressif à un processus politique pacifique au Mali, à travers l’organisation d’élections législatives », a expliqué l’expert.
L’expert indépendant a aussi parlé de la situation humanitaire du pays qui se détériore à cause de l’insécurité. Selon les chiffres de l’ONU, le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays est passé de 99.000 à 207.751 de mars à décembre 2019. Le nombre d’écoles ayant fermé leurs portes en raison de l’insécurité est passé de 866 à 1.113, affectant la scolarité d’environ 333.900 enfants.
Il appelle la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine (UA) de trouver d’urgence des moyens efficaces pour mettre fin à la violence et aux graves violations et abus des droits de l’homme dans le centre du Mali.
A.Haidara