« Au Mali, des groupes armés ont intensifié leurs attaques contre des civils, massacrant des habitants dans leurs villages et exécutant des hommes après les avoir forcés à descendre des véhicules de transport public dans lesquels ils se déplaçaient en raison de leur appartenance ethnique », a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié avant hier lundi. Le document révèle que 2019 a été l’année la plus meurtrière pour les civils, depuis le début de la crise de 2012, qui secoue encore le pays.
Selon ce rapport de 97 pages, intitulé HYPERLINK « https://www.hrw.org/fr/node/338523/ » \t « _blank » « Combien de sang doit encore couler ? » : Atrocités commises contre des civils dans le centre du Mali, 2019 », plus de 456 personnes dont des enfants ont été tuées et des centaines d’autres blessées dans des attaques perpétrées par des groupes armés. Human Rights Watch précise que ces attaques ont majoritairement ciblé des personnes civiles et militaires, dans le nord et le centre du Mali. « À travers la région centrale du Mali, des groupes armés tuent, mutilent et terrorisent des communautés, apparemment sans craindre de devoir rendre des comptes », a déploré Corinne Dufka, directrice de Human Rights Watch pour l’Afrique de l’Ouest et autrice du rapport. Elle ajoute dans le document que les groupes djihadistes armés ont continué de menacer et tuer les villageois qu’ils estimaient avoir collaboré avec l’armée malienne. Il ressort également que ces groupes ont imposé leur version de la charia dans plusieurs villages. Human Rights Watch souligne que plus de 735 établissements scolaires restent fermés dans le pays dont la majorité dans le centre. Des situations qui contraignent 225000 enfants le droit à l’éducation en raison de l’insécurité et des déplacements. Le document précise aussi que de nombreux enseignants ont été menacés et des écoles vandalisées, détruites ou occupées par ces groupes armés. Selon ce rapport de Human Rights Watch, cette situation a accentué le nombre d’atteintes graves aux droits humains et au droit humanitaire international.
Ce document fait également mention de la « morosité » du système judiciaire malien. Selon les auteurs, peu d’enquêtes ont été ouvertes sur les phénomènes plus récents de violences communautaires et d’exactions commises. Le rapport exhorte donc aux autorités maliennes de consacrer davantage d’énergie et de ressources à enquêter correctement et à poursuivre en justice tous les responsables d’exactions graves.
A. Haidara