La Fédération malienne des associations de personnes handicapées (FEMAPH) a élu son nouveau président lors de l’Assemblée générale ordinaire tenue le 29 décembre 2019 à la Maison du Hadj. Et le choix des délégués s’est porté sur Mme Djikiné Hatouma Gakou pour succéder à M. Moctar Bâ qui passe ainsi le flambeau après deux mandats de 4 ans. En terrain connu, la nouvelle présidente est très appréciée dans la fédération. C’est ce qui ressort des différents témoignages comme celui de Mme Rokiatou Diakité dite Rose. Secrétaire Générale de la Fédération locale des Associations de personnes handicapées en Commune I, Rose est aujourd’hui, entre autres, experte sur les questions Genre, handicap et Inclusion ; présidente de l’Association pour le renforcement des capacités des personnes handicapées (ARCAPH)… Nous vous proposons ici son témoignage.
«C’est grâce à Hatouma que je suis dans la vie Associative. Elle m’a encouragée, soutenue et elle m’a poussée à sortir de la maison pour m’affirmer en tant que personne, en tant que femme. Et c’est qu’elle fait avec toutes les personnes handicapées. Dès qu’elle apprend qu’il y a une femme handicapée quelque part, elle va te chercher jusque chez toi pour t’amener à l’association, c’est-à-dire l’Union malienne des femmes handicapées (UMAPH). Elle te motive en te confiant des tâches et des rôles jusqu’à ce que tu prennes conscience de ton importance. Elle ne ménage pas ses efforts pour que tu comprennes que tu es utile parce que d’autres personnes ont besoin de toi.
Tout ce dont ont besoin les personnes handicapées, qui se sentent généralement exclues, discriminées, stigmatisées et qui ne se sentent pas aimées ou valorisées. Elles ont donc besoin de ce genre de message et de coaching pour intégrer leur communauté.
L’ambition de Hatouma a toujours été de faire participer les femmes handicapées à toutes activités de leur communauté, de se prendre en main et en charge…Pour nous mettre en confiance, elle nous demande toujours de nous respecter d’abord. Elle nous enseigne que ce n’est pas qu’on est une handicapée que nous devons par exemple accepter le premier venu dans notre vie. Le respect des autres dépend généralement ce celui que nous ressentons pour nous-mêmes…
Ce qu’elle a enseigné aux femmes handicapées de ma génération à aujourd’hui. Elle nous a appris à nous respecter, à relever la tête, à ne plus avoir honte de souffrir d’une déficience physique. Et ne ménage pas ses efforts et ses relations pour nous faire bénéficier de toutes les opportunités possibles.
Sur le plan social, Hatouma est également une personne formidable, une dame très sociable qui participe à toutes les activités sociales (baptêmes, mariages, décès…) des membres de l’Association. Elle débourse de sa poche pour les soutenir, pour accompagner celles qui sont en situation difficile. Elle est pour nous comme une mère, une grand-sœur, une conseillère… avant d’être la présidente de l’UMAPH».
Recueillis par
Moussa Bolly