Hier matin, mardi 19 novembre, la salle N 1 du tribunal de la cour d’appel était bondée de monde. Moussa Guindo, l’assassin de l’iman Yatabarré était devant le juge. La cour d’assises, après délibération, a condamné l’homme à la peine de mort.
Le jugement de l’assassin Moussa Guindo a eu lieu hier, mardi 19 novembre 2019. Vraisemblablement, presque un an après le drame, les proches et partisans de l’Iman n’ont pas toujours fait le deuil. Devant le tribunal, une foule immense et très excitée attendait avec impatience. Certaines récitaient les versets du Coran, d’autres scandaient avec échauffement : « Allah Akbar ! » « Lahila hilalah… ».
« Envoyez-le, nous allons le tuer si vous n’êtes pas capable. On paie la vie par la vie…», lança une dame voilée en noir, très en colère.
Des renforts arrivés sur place n’ont pas pu pénétrer tellement la foule était dense. Finalement, ils ont remboursé chemin. Pour apaiser le jeu, quelques personnes ont pris le micro pour sensibiliser les manifestants dans le sens de calmer les ardeurs et apaiser ainsi les esprits.
La cour d’assises a enfin condamné l’assassin de l’Imam Yattabaré, qui n’est autre que Moussa Guindo. Celui-ci, accusé de meurtre sur la personne de l’Imam Yattabaré a été condamné à la peine de mort.
Mohamed Kimbiri l’un des partisans du défunt, à cet effet, exige qu’après cette sentence, l’assassin aussi soit exécuté. Les partisans de Yatabaré de même, « préviennent contre toute tentative qui pourrait faire échapper celui que la justice vient de déclarer coupable ».
Face à cette affaire de crime, il est difficile de se prononcer d’autant plus que le crime est imprescriptible, autant des situations atténuantes sont aussi à faire prévaloir dans la mesure où plusieurs tests ont au paravent souligné le déséquilibre psychologique du désormais assassin.
Pour se sortir d’affaire, l’assassin a encore une minime chance. Celui-ci dispose de trois jours pour formuler son pourvoi à la Cour suprême. Auquel cas, il sera exécuté.
Au-delà cette décision de la justice et la menace des partisans de l’Imam, quoiqu’elles restent une bonne leçon pour ceux qui voudront en faire la même chose, semblent aller à l’encontre des certaines conventions que le Mali a ratifiées. Et si tel est le cas, l’exigence des partisans de l’imam sera loin de connaitre satisfaction.
Mais aussi, soulignons-le, la peine de mort exigée par certains semble aussi rejoindre celle des djihadistes qui insistes l’instauration de la charia décriée partout dans le pays durant la crise que traverse le pays. Sera-t-il exécuté ou non, les prochains jours nous le dirons.
K. Komi LE COMBAT