« Situation sectaire, Tueries et Vols de Bétail au pays Dogons », tel était le thème au centre d’une conférence de presse, animée par les responsables de l’Association Malienne pour la Protection et la Promotion de la Culture Dogon ‘’ GINNA DOGON’’, le samedi 19 octobre à la Maison de la presse. Au présidium, on pouvait noter la présence, du président de ‘’ Guinna Dogon’’, Amadou Togo, Binogo Ouolloguem, membre de la commission technique et d’autres cadres de cette association.
Des dizaines de milieu d’animaux emportés, dont plus de 1500 bovins dans la seule commune de Sangha à Mopti, plus d’une centaine de greniers saccagés , des centaines de tonnes de céréales partis en fumée et pire, plus de 500 personnes tuées. Les populations des pays dogons vivent une crise d’insécurité inédite.
« Nous assistons à une nouvelle forme de terrorisme dans le pays dogon qui pour nous, consiste à ôter aux populations Dogons certains moyens d’existence, il s’agit du vol de bétail qui vise à appauvrir les populations, après les avoir empêché de cultiver » a déclaré, le président de Guina Dogon.
Pour le président Togo, cette nouvelle forme d’opération des djihadistes et terroristes vise principalement à appauvrir les populations dogons, leur rendre dépendantes et de les amener à perdre tout moyen de subsistance.
Ensuite, il a signalé que des actions sont en cours pour traduire en justice les voleurs de bétail dans les pays dogons, car, dit-il, les acteurs sont connus de même que leur mode d’opération. « Ces voleurs de bétail sont des grands criminels et ils sont doublement criminels, car ils tuent les propriétaires avant de partir avec leurs animaux » a-t-il déploré. Et d’ajouter : « nous mettons l’Etat du Mali, auquel nous appartenons et que nous respectons en tant que patriote, en face de sa responsabilité, première qui consiste à protéger les citoyens et leurs biens ».
A son tour, M. Ouolloguem, a expliqué sans réserve que ce fléau est entretenu depuis longtemps par des hommes sans foi ni loi entre les contrées Dogon. Selon lui, il existe un mécanisme bien établi dans les pays dogons par rapport à cette pratique de vols de bétail.
En entrant dans le vif du sujet, il a d’abord précisé que les animaux constituent un trésor pour les dogons, dont les activités pour la plupart sont concentrées sur l’agriculture. Dans ce sens, il a souligné que le bétail au-delà de son utilité dans les travaux champêtres pour l’agriculteur, constitue une source génératrice de revenus.
De passage, M. Ouologuem a rappelé que les dogons confient leurs cheptels aux bergers (le plus souvent peuhls) du village afin que ces derniers les amènent en zone de pâturage. « Avec cette insécurité, un réseau de malfrat s’est constitué. Ce réseau envoie des jeunes armés pour non seulement tuer le berger, mais emporter les animaux » a-t-il déclaré.
D’après lui, ces animaux emportés sont vendus à Bamako, au Burkina Faso et même en Gambie. « Depuis, que ces évènements ont commencé, il n’y a pas de crise de viande à Bamako » a-t-il déclaré.
Ensuite, pour enlever toute équivoque, il déclara : « les derniers bétails volés dans le pays dogon ont été retrouvés au Garbal de Niamana. Les intéressés ont voulu négocier avec nous, nous avons déposé contre eux une plainte au niveau du tribunal de la CIV ». Il reste à lever le voile sur les receleurs connus de la place.
Par Moïse Keïta LE SURSAUT