Les associations Tabital Pulaku et Gina Dogon demandent au gouvernement de jouer pleinement son rôle dans la stabilisation du Centre du pays. Selon elles, « il est inadmissible que l’insécurité persiste encore dans la région de Mopti surtout après la signature de nombreux accords de cessez-le-feu entre les milices ». Ajouter à cela, la nomination d’un Haut représentant du chef de l’Etat pour rétablir par le dialogue la paix, et la cohésion sociale.
L’association Dogon « Gina Dogon» ne fait pas dans la dentelle. Madani Tolo, un de ses responsables, affirme que «l’État manque de fermeté dans la gestion des conflits du Centre». Alors qu’il est de sa responsabilité, poursuit-il, d’encadrer et d’assurer le suivi des accords signés jusqu’à l’aboutissement de la paix. Selon lui, il faut combattre l’ennemi invisible qui s’est introduit entre les communautés. «Ce sont des parents à nous. Quand nous leur parlons ils nous écoutent. Mais l’ennemi qui est croupi, invisible, inconnu, c’est ça la donnée permanente. Tant qu’on n’arrive pas à le dénicher, on va faire toute sorte de résolution, on va faire toute sorte de réunion, ça ne va pas donner les résultats escomptés», souligne-t-il. Ajoutant que « c’est le laisser-aller qui exaspère les populations et crée des tensions».
De son coté, l’association « Tabital Pulaku» pointe du doigt l’absence de l’État dans le Centre du pays. Selon le président de la jeunesse «Tabital Pulaku», l’État doit s’assumer et trouver une réelle solution à la crise. « Un État faible qui n’attend que le soulèvement populaire pour essayer de résoudre les problèmes, ce n’est pas un État. S’il y avait un État aujourd’hui, la crise serait finie à Kidal et au Centre. Mais ils ont été tellement faibles qu’on s’est retrouvé dans cette situation que personne ne maîtrise», regrette Hamadoun Dicko, qui inviter le gouvernement à changer de méthode et mettre en œuvre les propositions de solutions déjà acquises.
Alors que communautés peuhl et dogon mettent en cause, des observateurs ne partagent pas ces positions. Ces derniers estiment que les populations attendent trop de l’État. Selon le sociologue, Mamadou Diouara, «depuis la crise de 2012, le pays tente de se relever mais difficilement». Pour le chercheur malien au cabinet « Gaaya», les populations locales doivent elles-mêmes s’investir, car selon lui, les actions locales peuvent être importantes dans cette situation.
Rappelons que les attaques et conflits inter-communautaires ont fait de nombreux civils tués dans le Centre du Mali. La dernière en date remonte à lundi dernier. Une mission des FAMA basée à Diounganidans le cercle de Koro, chargée d’amener les éléments du MOCdans cette localité, est tombée dans une embuscade. Le bilan provisoire est d’un militaire tué et 02 blessés.
Studio Tamani