La Décision est tombée, le mercredi 14 août dernier, à l’issue du Conseil des Ministres, sous l’égide du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. C’est un pactole de 3. 374.442.789 francs FCFA que vont se partager 66 partis politiques au titre de l’aide publique 2018. Pourquoi tout cet argent alors qu’il y a maintes choses importantes à faire ?
Cet argent est offert par la loi aux partis politiques dans le cadre de leurs activités politiques. En faisant l’usage du fonds, les partis politiques doivent procéder à la formation de leurs bases politique et en menant des activités en faveur de la consolidation de la Démocratie dans notre pays. Mais, généralement, ces fonds sont détournés pour d’autres fins par des leaders des partis politiques, ce qui est un acte ignoble. De l’argent vraiment trop pour être gaspillé inutilement.
Selon le Conseil des Ministres, la Loi n° 5-047 du 18 août 2005, portant Charte des partis politiques, prévoit l’octroi à ces derniers d’une aide financière d’un montant annuel correspondant à 0,25°/° des recettes fiscales du Budget d’État. Et, au titre de l’année 2018, le montant de l’aide financière dédié s’élève à 3.374.442.789 FCFA. «Le montant non affecté de 12.125 francs CFA sera reversé au Trésor public», précise-t-il.
Cependant, pour prétendre à cette manne financière des critères se dressent pour tous les partis.
En effet, chaque parti doit, entre autres, avoir un siège différent d’un domicile, tenir ses instances statutaires, avoir un compte bancaire dans une Banque de la place, présenter un bilan d’activités annuelles certifié par la section des comptes de la Cour Suprême. Parce qu’aujourd’hui les partis politiques sont créés soit pour être plus proches de la majorité au pouvoir, soit pour être plus proches de l’opposition pour pouvoir se positionner et profiter d’une situation donnée.En fait, les partis ne sont plus créés autour de convictions idéologiques ni d’idéaux, mais autour des intérêts individuels. Ce qui dénote qu’ils ne sont pas fondés et les critères les disqualifient facilement.
Selon les témoignages de quelques citoyens, cette offre est plus qu’archaïque. « Cette somme pourrait servir à améliorer les conditions de vie et de travail du personnel de, par exemple, l’Hôpital Gabriel Touré ou du Point G. .Donc, repartir cet argent entre les partis politiques est un gaspillage », déplore Moussa Diallo. Et aux dires de Salif Traoré, les organisations politiques n’ont pratiquement rien fait pour mériter une telle cagnotte. «Un nombre affolant de 66 politiques partis qui ne foutent presque rien pour une population d’à peine 20 millions, ce n’est pas la Démocratie, mais plutôt du gaspillage de l’argent public. Il nous faut juste trois grands partis politiques au Mali, mais pas plus», s’est-il emporté.
Professeur de Biologie, Amadou Diarra soulignera que: «Cette somme peut servir pour développer plus de 110 villages à raison de 30 millions par localité. À ce rythme, en dix ans, l’État appuiera le développement des zones rurales où il y a des endroits qui n’ont même pas de l’eau potable. Ce genre de disposition procède des mauvaises gouvernances et fait partie des motifs de révoltes, de découragement et de l’exode rural. Vraiment les fameux Démocrates et soi-disant Patriotes sincères doivent refuser cet argent. Surtout en ces moments difficiles pour notre pays ».
En effet, la plupart de ces partis ne sont visibles qu’à la veille des élections. u-delà des critiques, des dénigrements des condamnations et des dénonciations des actions et prises des positions des autres, tout le monde ne doit pas se mettre à créer un parti politique par simple pulsion d’humeur ou ego. Ce fonds devrait servir à financer des activités et projets au bénéfice de leurs lieux d’implantation à l’intérieur du pays, comme des sorties d’informations et campagnes sensibilisation et d’éducation des militants à la base, de financement d’ouvrages d’intérêt collectif, d’analyses et propositions au nom du parti. Tel est, du moins, à l’avis du Professeur Amadou Diarra qui conclura qu’en aucune façon cet argent ne devrait atterrir dans les poches des leaders de partis politiques.Car, dit-il : Être Politicien ne devrait pas être une profession dont on tire ses moyens d’existence, mais une activité stressante, dépensière et ingrate à laquelle seuls quelques bons et honnêtes citoyens peuvent s’adonner. Puisqu’il s’agira avant tout de rendre service à la société et non de se servir de la société».
ADA DJIGA, Stagiaire