Le samedi dernier, au pied du monument de la colombe blanche, l’Honorable Moussa Timbiné s’est voulu le chantre de la paix. Devant quelques centaines de jeunes, venus de toutes des six communes de Bamako, il a appelé à se donner la main pour faire barrage à ceux qui complotent contre le Mali.
Tout de blanc vêtu, coiffé d’une chéchia, tout aussi blanche, l’Honorable Moussa Timbiné n’est pas allé par quatre chemins pour dire ses vérités, faire ses allusions. En effet, en ce samedi 30 Juillet, le Mali ne sentait pas bien. Il sortait de nombreuses attaques perpétrées des jours auparavant contre le camp militaire de Nampala, la reprise des hostilités entre les groupes rebelles (la CMA et la plateforme), et une grogne sociale à Gao qui avait entraîné des tirs à balles réelles sur les marcheurs faisant des morts. C’est donc dans cette atmosphère chargée de douleurs et de désespoir que s’est tenue cette marche organisée par le mouvement An ka ben (Soyons-unis). Une marche qui est partie du monument de l’Indépendance pour la citée administrative. Face à des cris dénonçant toutes ces crises qui secouent le Mali, Moussa Timbiné a tenu à saluer l’armée nationale qui, malgré « les complots », tient le coup. Une déclaration qui a aussitôt suscité dans la foule des propos anti français. Des propos qui ont duré quelques minutes au point d’interrompre l’orateur du jour. Ces «comploteurs» qui se font passer pour des «amis» du Mali seront en réalité, selon lui, des «vendeurs d’illusions». Il est, selon Moussa Timbiné, temps que le peuple malien se lève pour prendre son destin en main et en collaborant avec des amis «sincères».
Toujours, selon l’Honorable Timbiné, membre du parti présidentiel, il est temps de reconnaître que notre armée consent ces sacrifices dans des «conditions difficiles et sans grands moyens». Aux jeunes du Nord, plus particulièrement ceux de Gao dont-il se dit solidaire, il n’a pas manqué de les rappeler que leurs actions sont aussi louables; seulement, dira, qu’elles doivent s’inscrire dans le cadre des règles déterminées par l’Etat. Les jeunes de Gao apprécieront.
En outre, Moussa Timbiné a déploré la reprise des hostilités entre la CMA et le Gatia qui a fait de nombreux morts et qui donne un sérieux coup de frein au processus de retour à la paix. Il a appelé les parties adverses à s’entendre, à faire taire les armes et éviter plus de victimes surtout du côté des populations civiles. Des mots qui ont été acclamés par la jeunesse qui manifeste son ardent désir d’un retour à la vie normale avec la création de plus d’opportunités pour elle qui ploie sous le poids du chômage et vit au gré des meeting politiques et autres marches.
Mohamed Dagnoko LE COMBAT