Samedi 9 mars 2019, les jeunes de Baguinéda Piéni ont accueilli le guide du CDR (Collectif pour la Défense de la République) sur les terres de leurs ancêtres. Un accueil triomphal attendait l’idole de certains jeunes dans cette commune, située à 30 km de Bamako.
Respectueux des traditions ancestrales, l’hôte du jour s’est rendu chez le chef de village pour les salutations d’usage avant de rejoindre le foyer des jeunes de la localité où l’attendait une foule nombreuse de gens. L’assistance était composée d’hommes et de femmes de toutes les générations et de toutes classes d’âge venus de tous les horizons principalement des localités voisines dont : Baguinéda camp chef-lieu de l’arrondissement, Sonougouba, Dialakorobougou, Mountougoula, N’gouraba, Tièlè, Tangala, Sanankorobougou. A 17 heures, accompagné d’une forte délégation l’invité du jour entra dans le foyer des jeunes pour prendre place. La cérémonie débute avec l’intervention de M Tiemba Mariko, président du comité d’organisation de la société civile communément appelé « Ancien ». Un retraité actif respectable et un exemple de sa génération qui donne de son temps pour l’affaire de la cité. L’honneur lui revenait de souhaiter la bienvenue au guide du CDR et sa délégation qui l’accompagnait. Puis tour à tour le Président du CDR M Sidy Bocar Touré, citoyen engagé, dans son discours de bienvenue touche la préoccupation de ses militants sur l’avenir de sa localité. Baguinéda Piéni est au cœur des problèmes fonciers inimaginables avec son lot de vente illégale d’espaces publics orchestrée par les autorités locales. Enfin Aboubacar Eros Sissoko président de l’association Baguinéda KANU a soulevé le scandaleux coût exorbitant de l’eau à Baguinéda valant trois fois le prix du mètre cube à Bamako.
Deux thèmes majeurs étaient inscrits à l’ordre du jour. En premier point : « Le rôle et la responsabilité des autorités politiques et administratives » puis « les droits et devoirs des citoyens ». Baguinéda ne pouvait mieux tomber que sur Ras Bath pour éclairer les lanternes. L’homme n’est point allé avec le dos de la cuillère. Dans un franc parlé sans appel il a décortiqué point par point en tenant l’auditoire en haleine durant deux heures d’horloge. En position debout, le micro dans la main Ras Bath a démontré dans son intervention la place que revient aux autorités dans la gestion des affaires publiques. Du Sous-préfet au maire en passant par le chef de village. Peu à peu, comme il sait si bien le faire il enfonça le clou avec élégance en avouant que le rôle du maire est loin d’être la vente des terres mais plutôt d’innover dans le sens du développement avec l’existant et les potentialités de la commune. Tout langage qui va en contradiction avec la mentalité qui prévaut en milieu urbain et rural où les maires n’ont d’autres projets qu’à s’enrichir par la vente des terres en toute impunité.
Aujourd’hui, Baguinéda s’érige en cas d’école en la matière avec la floraison des ventes d’espaces publics, des rues barrées. En ce sens la venue du guide dans ce bastion va surement accoucher des effets secondaires. La parole n’est pas rentrée dans l’oreille des sourds. Le débat fut suivi avec attention du début à la fin. Espérons que dans l’avenir la population ne resterait plus les bras croisés et saura réagir. Tout porte à croire que le jour que la jeunesse parviendrait à déverrouiller le système, notre pays va se développer. Pour y parvenir ce n’est guère une bataille facile. Cela ne peut subvenir qu’au terme d’une longue bataille. Il a su savamment mettre la pendule à l’heure pour enlever toute équivoque dans la tête de la jeunesse qui buvait sa parole comme du lait frais.
Dougoufana Keïta LA SIRENE
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