Il est assez rare de voir une marche politique mobilisée autant de monde à Bamako. Le samedi 1er septembre 2018, de la place de la liberté à la Bourse du travail, nous avons vu défiler une marée humaine à l’appel de l’Opposition, qui ne cesse de réclamer sa victoire. Cette marche, troisième du genre depuis la proclamation des résultats par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, en dit long sur la colère que ressent une frange importante de la population. Face à la montée du mercure politique, IBK n’a-t-il pas intérêt à se tourner vers l’Opposition au grand bonheur du Mali ?
A la tête de l’immense foule qui a marché de la place de la liberté vers la Bourse du Travail, on pouvait apercevoir des leaders politiques comme Mountaga Tall, Choguel Kokalla Maiga, Soumaila Cissé, Dramane Dembélé, Konimba Sidibé, Mohamed Ali Bathily, Tiébilé Dramé et ceux de la société civile comme Ras Bath, le représentant du Chérif de Nioro. On pouvait entendre les mêmes slogans comme « Non à la Fraude électorale, » « IBK voleur », « Respectez le vote des Maliens », « Soumaila Cissé Président du Mal », « Libérez les prisonniers politiques », « Manassa Voleuse ». Ces slogans sont généralement pour ceux qui se disent victimes de vol, mais au-delà des slogans, les marcheurs ont voulu exprimer leur désarroi, leur malaise, leur ras-le-bol face à la gouvernance d’IBK. Laquelle a été émaillée de corruption, de scandales, d’insécurité, de manque d’emplois. Ils ont voulu exprimer leur soif du changement, c’est pourquoi ils se sont dits déterminer à se battre jusqu’à la victoire finale. Doit-on mépriser un tel rassemblement ? IBK a tout intérêt à aller vers des compromis avant qu’il ne soit très tard. Ce qu’on a pu lire sur les visages des marcheurs, c’est la détermination, la persévérance au prix de leur vie, pour que la vérité triomphe. IBK ne doit plus se laisser prendre en otage par les opportunistes de son camp qui sont capables de lui tourner le dos à la première crise. L’orgueil, le mépris, la suffisance ne doivent nullement être le crédo d’un bon dirigeant. Un bon dirigeant est celui qui écoute son peuple, qui fait siennes ses préoccupations. Aucun pouvoir ne pourra résister à un peuple déterminé. Donc, il est temps pour IBK de faire parler la raison et non le cœur.
En somme, voici une belle citation du sage Seydou Badian et à IBK de la méditer : « Le pouvoir est comme une source claire et limpide; on la regarde, on s’y regarde, on admire sa limpidité; mais au fond de cette source, le sable n’est pas toujours pur, il est bien souvent mêlé à la boue ».
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com
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