samedi 23 novembre 2024
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Crise sécuritaire alarmante : Qui aurait cru à un mandat aussi dramatique ?

Depuis son élection en 2013 à nos jours, la situation sécuritaire s’aggrave quotidiennement tant dans le Nord  qu’au Centre du pays. Des promesses costaudes à l’immobilisme, rien n’a changé. IBK a montré ses limites. Surtout dans le cadre de la crise du Centre.
«Je mettrai fin à la crise sécuritaire du pays à 3 mois de mon élection», avait fermement promis IBK pendant les campagnes électorales de 2013. Qui aurait cru alors un tel mandat dramatique après cet engagement rassurant ? En tout cas, pas ces Maliens optimistes qui l’ont vu résoudre en Premier Ministre dur  le problème social lors du régime du Président Alpha Oumar Konaré. IBK, cet Homme, jadis fort et catégorique, est-il incapable ou manipulé par une main invisible ? C’est la question qui ne cesse de tourmenter l’esprit du Malien lambda qui ne sait plus à quel saint se vouer après cette grande déception dégénérée sous fond d’irresponsabilité et de mauvaise gouvernance indéniables. Il est fort, vraiment fort, cet IBK en tergiversations politiques. L’Homme d’État qu’il faisait croire pendant qu’il dirigeait le Gouvernement d’Alpha Oumar Konaré en 1994 et pendant sa présidence à l’hémicycle sous ATT, qu’en est-elle devenue de cette image ? Et voilà comment il a reçu ce mandat-cadeau sans difficulté ni même un véritable projet de société. Des Religieux, des putschistes de Kati, des Chefs dignitaires et des Représentants de la société civile et de la population civile  aveuglément mobilisés derrière lui en 2013 à cause de son slogan creux de sens : «Le Mali d’abord», tous voyaient en lui un dernier messie pour régler la situation. Ainsi, il a été servi dans un plateau d’or par le Peuple malien à 77,61% à l’issue du second tour du scrutin présidentiel de 2013. Mais, de nos jours, c’est tout le Mali qui désenchante amèrement. Les Maliens rêvaient déjà d’un Mali paradisiaque dès son élection après tant d’engagements s’étaient  lourdement trompés de choix. Ce fut une erreur monumentale dans l’Histoire du processus démocratique malien. Car, l’Homme IBK est  devenu spécialiste en prononciations confuses des versets coraniques  et des formules de salamalecs vides de sens sur tous les plans : sécurité, éducation, corruption, emploi, etc. Mais, que de déceptions depuis son investiture ! Des remaniements ministériels fantaisistes, des nominations et promotions sur fond de népotisme, des promesses jamais tenues,  et sans aucun changement escompté. Cela, sans oublier les crimes économiques  avec des détournements et dilapidations des fonds publics le tout dans un  climat d’impunité totale malgré la promulgation de la loi sur l’enrichissement illicite et les multiples Rapports du Bureau du Vérificateur Général. Ses parents, proches et amis du clan présidentiel, tous ont bouffé le «Gros gâteau» sur fond de clientélisme et de vie de pacha. Bref, le pays avance à reculons et la crise se généralise. De la sécurité physique à la sécurité alimentaire, tout est dans l’impasse. Le hic est qu’il y a un décalage total entre les dires et les faits du Régime en place. De l’intérieur à l’extérieur du pays, les cris de détresse et de regrets sont incessants et la galère et les maux forment une gangrène.

En plus de la partie septentrionale du pays qui reste toujours obscure, la Région de Mopti et l’ensemble du Centre du pays sont aujourd’hui à  feu et à sang. La Venise malienne devient de plus en plus la bourgoutière de la mort pour les populations civiles à mains nues. Des embuscades, des enlèvements, des conflits dits interethniques, tout s’aggrave sous les yeux grandement ouverts de nos Gouvernants et des troupes de la Communauté internationale. Le Gouvernement demeure incapable face au phénomène d’épuration ethnique qui fait rage contre principalement la communauté peulh.

De 2013 à nos jours, il y a plus de 2000 morts. Mais, toujours le Malien n’entend que des condamnations « avec la dernière rigueur » après chaque irruption, mais jamais de suites dans une enquête si enquête y est. Voilà comment les petits problèmes qui pouvaient être éradiqués, résolus à temps se sont généralisés comme la poudre sous le vent. Les autorités compétentes veulent résoudre la crise sous les climatiseurs de Bamako. On se rappelle, le premier passage tant loué du Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga dans la Région de Mopti. Que n’avait-il pas promis ce jour-là  aux Maliens? Il s’était engagé solennellement de procéder à l’immédiat au désarmement  de tous les camps adverses détenteurs d’armes, au redéploiement à l’urgence de plus de 4000 agents avec une enveloppe budgétaire d’un demi-milliard, des ultimatums aux assaillants et quoi d’autre ? Mais la suite  est connue de tous. Aucune de ses  promesses n’est tenue. En revanche, la crise  va de mal en pis. Plus de 12.000 déplacés, des centaines de morts, des milices privées et mercenaires déguisées en chasseurs traditionnels, selon les habitants de la localité, y ont été enregistrés depuis ce jour. Que se cache derrière tout çà ? C’est cette fameuse question qui reste non répondue depuis l’attaque de Boni qui a  fait 25 morts en décembre 2017 d’où le président IBK même avait promis des suites pénales. La MINUSMA avec ses 12.000 agents, la Barkhane avec environ 3000, et la force sous-régionale G5 Sahel et dont le QG est à Sevaré, dans la même localité … Comment se peut-il que  toute cette armada de troupes lourdement équipées échoue contre une poignée d’assaillants. Il y a certainement un côté noir planifié et cacheté à l’insu des Maliens et qui serait l’épine dorsale du chaos. IBK  même ne sait pas où va le Mali depuis cette visite de Soumeylou Boubèye Maïga à Mopti. Cependant, l’opinion nationale et internationale suit implicitement et le moment venu les responsabilités seront situées. Mais d’ici à là, l’on est toujours en droit de s’interroger sur  l’élection présidentielle en vue. Aura-t-elle lieu, ou sera-t-elle reportée pour des raisons sécuritaires ? Trop d’inquiétudes !

En effet, force est d’admettre dans ces  dernières semaines que la chasse à l’Homme qui vise la communauté peulh de la Région de Mopti est une réalité. Des assaillants déguisés en  « Donzo » s’attaquent à des populations civiles innocentes. D’un et de deux, voire de trois, le Régime d’IBK  joue à la lunette d’argile. Après la découverte de trois charniers contenant 25 corps sans vies à Komaga et à Nantaga, et malgré l’assurance donnée par les autorités, une cinquantaine d’autres personnes de la même communauté qui ont été froidement abattues le samedi 23 juin dernier dans la même Région. Questionné par la RFI, le Président du grand rassemblement des peulhs de l’association Tabital Pulaaku, Abdoul Aziz Diallo n’a pas caché son indignation face à cette tragédie : «Ils ont encerclé tous les villages. Il y a Peulhs, il y a Dogons, il y a Soninké, il y a les Malinkés, il y a d’autres personnes, mais ils ont ciblé les familles peulhs. Ils ont tué des femmes, ils ont des enfants, des personnes âgées. Généralement, le matin, les gens sortent les animaux. Donc, tous les gens qu’ils ont trouvés dehors avec des animaux, même des petits enfants, ils les ont tous tués. Ils les ont froidement assassinés », a-t-il précisé.

Indifférence ou incompétence ?

IBK, en se victimisant, se livre à des débats de caniveaux et de clash inutiles : « Boua ta bla ma chi fa ka a ta ». Les germes indéniables de ces drames sont nés de l’irresponsabilité du Gouvernement à assurer la souveraineté du pays. De l’ethnie à l’ethnie, tous pensent assurer leur propre sécurité par des milices d’autodéfense après le retrait de l’armée sur fond d’incompétence et d’indifférence du Régime en place. Le pire, c’est que le Centre est au bord d’explosion si la communauté internationale n’arrive pas à intervenir à temps opportun. Puisque le Président IBK ne sait rien depuis la visite de son PM à Mopti. Il n’est au courant de rien pour ce qui concerne la gravité de cette situation. Lui, tout ce qui l’intéresse aujourd’hui c’est le comment se faire réélire. Or, au fond, il y a un problème de loyauté dont il risque d’être victime, car  c’est à lui de chapoter, de répondre devant l’Histoire cette logique de génocide dans laquelle se plonge la Région de Mopti.

L’élection présidentielle du 29 juillet pourrait-elle se tenir sur l’ensemble du territoire national dans cette situation alarmante ?
Nous indexons le temps pour nous éclaircir !
Seydou Konaté

Rédaction

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