Après le Sommet sur le climat dénommé «One climat Summit» auquel le Président Ibrahim Boubacar Kéïta a participé, hier mardi, à Paris, ce mercredi une réunion censée donner un coup d’accélérateur au G5 Sahel sera du menu. Celui-ci qui peine toujours à convaincre malgré l’urgence sécuritaire sur le terrain, veut, par cette occasion, recueillir toutes les mobilisations nécessaires à sa pleine capacité opérationnelle en mars 2018.
C’est une course contre la montre, pour ainsi dire, que le Président Emmanuel MACRON dont le pays compte 4000 soldats dans le Sahel, amorce en accueillant à Celles-Saint-Cloud, dans les Yvelines, ses homologues du G5 Sahel Ibrahim Boubacar Kéïta du Mali, Mohamed Ould Abdelaziz de la Mauritanie, Mahamadou Issoufou du Niger, Roch Marc Christian Kabore du Burkina Faso et Idriss Deby du Tchad. Ce premier tour de table sera ensuite élargi à d’autres partenaires de la force conjointe dont Angela Merkel (Allemagne), Paolo Gentiloni (Italie), Charles Michel (Belgique), l’ONU, l’Union Africaine et l’Union Européenne.
Les États-Unis qui affichent ouvertement depuis le départ leur réticence à l’égard de la force en empêchant toute implication budgétaire de l’ONU seront représentés par le Conseiller à la Sécurité Nationale en charge du Terrorisme à la Maison Blanche, Thomas Bossert. Les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite seront eux présents au niveau ministériel. Ryad pourrait officialiser à cette occasion son financement de 100 millions de dollars US promis.
L’objectif de cette rencontre est d’accroître la mobilisation au profit de la force conjointe du G5 Sahel sur trois volets. À savoir sur le plan militaire, politique et financier. Cette force conjointe qui a mené sa première opération début novembre dernier, dans la zone frontalière du Mali avec le Burkina Faso et le Niger, a tenu le calendrier qui lui avait été fixé. Mais l’arbre ne cachant pas la forêt, l’activité des groupes terroristes n’a pas baissé dans la Région des trois frontières et les Armées continuent à subir des pertes importantes. D’où la nécessité de presser les pas dans cette lutte contre le terrorisme.
Lors de sa tournée africaine, début décembre, le Président Emmanuel Macron a, une nouvelle fois, tiré la sonnette d’alarme face à un déploiement n’allant pas, à ses yeux, « assez vite ».
L’objectif d’une force conjointe en pleine capacité (5000 Hommes) en mars 2018 reste d’actualité, mais les engagements pris notamment en matière de financement et de ressources militaires peinent toujours à être tenus. La rencontre qui se tient aujourd’hui à Paris s’inscrit, donc, dans une logique « de donnant-donnant ». Le Président IBK et ses pairs du Sahel vont être appelés à rendre « disponible rapidement leurs militaires » pour rejoindre la force régionale et leurs partenaires internationaux vont s’engager à accroître leur soutien.
Autant dire que le volet financier va sans surprise occuper une place importante ; surtout quand on sait que le coût de la force est estimé à 423 millions d’euros. Alors qu’à l’heure actuelle, l’Union Européenne a promis 50 millions d’euros, la France, 8 millions d’aide notamment logistique, chacun des cinq pays fondateurs, 10 millions, et les États-Unis ont, quant à eux, promis une aide bilatérale de 60 millions de dollars.
Katito WADADA : LE COMBAT