Le foncier a battu le record dans les interpellations faites par les Gouvernés à l’endroit de leurs Gouvernants lors de la 22e édition de l’Espace d’Interpellation Démocratique (EID) qui s’est déroulée le dimanche dernier. Sur les 22 Départements ministériels concernés par les réparations de préjudices introduites par les 188 dossiers retenus, c’est le Ministère Me Mohamed Ali Bathily qui s’est retrouvé le plus redevable.
Des 290 demandes d’interpellations, 188 ont été retenues par la Commission préparatoire dont 39 ont été lues publiquement devant le Jury présidé par le Tunisien, Abdessattar BEN Moussa, Prix Nobel de la Paix en 2015. Les 149 autres interpellations ont été transmises aux structures concernées pour suite à donner.
Au total, 22 Ministres ont été interpellés. Il s’agit, principalement, du Ministre en charge des Affaires Foncières ; ceux de la Justice ; des Mines ; du Travail et de la Fonction Publique ; de la Sécurité et de l’Administration Territoriale.
Au cours de cette rencontre, les dossiers concernant le foncier ont battu tout le record. Des expropriations des Titres fonciers des particuliers en complicité avec la Justice, des maisons à usage d’habitation arbitrairement saisies ou vidées des familles propriétaires, entre autres, sont à la base des formes de litiges fonciers de cette 22e EID. «Les conditions de la création de ces titres fonciers ont tous violé les textes sur le foncier au Mali», a déclaré Mohamed Ali Bathily, Ministre des Affaires Foncières.
Toute chose qui a amené le Premier Ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, à voler à sa rescousse dans ce qu’on peut appeler par le naufrage du Ministère des Affaires foncières.
En effet, dans ses mots de clôture de la Session, le PM a donné l’impression de chercher à tendre une perche de sauvetage au naufragé Bathily. Pour preuve, il a jeté la responsabilité des litiges fonciers sur les collectivités qui, selon lui, ont mal géré le domaine. «Il faut reconnaître que le domaine foncier est très complexe. Les valeurs coutumières ont les mêmes valeurs juridiques que celles des titres fonciers », a-t-il souligné. Le Premier Ministre a également précisé que le domaine foncier constitue une contestation violente contre le pouvoir public et dont la gestion transparente contribuera à la stabilité du pays ; une manière à lui de sauver ce qui peut encore être sauvé quand on sait que cet EID est venu assommer davantage un Ministre qui ne cesse de dégringoler dans les sondages en raison de son penchant goguenard vis-à-vis de ses employeurs.
Katito WADADA : LE COMBAT