Au moins six personnes dont quatre gendarmes maliens et deux civils, ont été tuées et de « nombreuses » autres blessées lors des affrontements entre les orpailleurs maliens et guinéens, le lundi 26 novembre 2017, à la frontière des deux pays. A l’origine, un tiraillement sur la paternité d’une zone minière située à la frontière entre les deux pays. Pour faire le point sur la situation, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général Salif Traoré, accompagné du ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly ont rencontré la presse, le vendredi 1er décembre 2017.
C’est un conflit consécutif à l’exploitation minière d’un site situé entre le village malien de Niaouleni et un autre village guinéen qui a donné lieu à ces affrontements entre les orpailleurs des deux pays. Ces affrontements ne sont ne pas une première dans cette zone aurifère à cheval sur le nord-est de la Guinée et le sud-ouest du Mali.
Selon le général Salif Traoré, ce sont des assaillants venus de la guinée qui ont attaqué le 25 novembre le poste de gendarmerie de Niaouleni composé de cinq gendarmes avant de s’en prendre au domicile du Chef de village. Face à l’ampleur de l’attaque, les gendarmes maliens se sont repliés en alertant Bamako. Les autorités ont alors décidé de l’envoi du renfort dans la zone. Mais, à en croire le ministre Traoré, ce même renfort tombera dans une embuscade le 26 novembre « quatre membre de la gendarmerie, dont l’adjoint au commandant de compagnie de Kati ont trouvé la mort lors d’une opération de sécurisation des populations sur le site d’exploitation minière de Niaouleni », une localité malienne située à la frontière guinéenne. Ils ont été victimes de tirs de la part des ressortissants guinéens, affirme le ministre. Il précise qu’à aucun moment les gendarmes maliens n’ont franchi la frontière et que tous les évènements se sont déroulés sur le territoire national du Mali. Des renforts supplémentaires de la Garde nationale et de l’Armée ont été envoyés sur place pour rétablir l’ordre.
Autre mesure prise pour le retour de la quiétude dans la zone, selon le ministre, est la reprise du dialogue entre les autorités maliennes et guinéennes au plus haut niveau pour parvenir à l’apaisement.
Pas de contentieux entre le Mali et la Guinée
Pour le ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly, il faut que les choses soient claires pour tout le monde. « Il n’y a pas de conflit territorial entre la Guinée et le Mali », souligne Coulibaly. Pour le ministre de l’Administration territoriale, ce qui s’est passé à Niaouleni est un incident entre les orpailleurs et non un contentieux entre deux Etats « Le Mali et la Guinée entretienne des liens séculiers qui doivent perdurer » a-t-il déclaré
Les discussions ont également été engagées pour trouver une solution administrative à ce problème qui dure depuis des années. A cet effet, Tiéman H Coulibaly annonce qu’il rencontre, le lundi 4 décembre à Kankan, son homologue guinéen. Cette rencontre a comme enjeu principal, la prise des mesures afin que le calme revienne dans cette zone frontalière de manière durable.
En outre, le ministre Coulibaly annonce la matérialisation prochaine de la frontière. A l’en croire, des rencontres ont déjà eu lieu entre les services concernés des deux pays. « Cette matérialisation des frontières permettra, sans doute, de réduire fortement les risques de conflits. La Guinée et le Mali sont des pays frères, deux poumons d’un même corps», affirme le ministre Tiéman.
Hamadi INFO SOIR
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