En décidant de ne plus croiser les bras face à cette situation d’esclavage des Africains en Libye, des jeunes de société civile malienne viennent de monter au créneau pour signifier à la Représentation diplomatique et consulaire de la Libye à Bamako qu’ils sont prêts à en découdre. Pour un départ, il s’agit de dénoncer la tragédie qui prévaut contre les frères africains qui étaient en transit sur le sol libyen. Cette manifestation de la colère, par une déclaration dont la teneur interpelle tous les dirigeants du monde, sanctionnait cette atrocité tout en l invitant nos leaders à veiller au respect des instruments juridiques internationaux.
En se révoltant contre les mesures de rapatriement et les multiples actes d’incarcération, d’humiliation, de violation des Droits humains, d’exploitation de l’Homme par l’Homme et, désormais, de vente aux enchères et d’esclavage dont les jeunes immigrés africains sont victimes ou font l’objet en Libye présentement, un groupe de jeunes maliens ; très choqués et profondément indignés, a pris d’assaut la rue abritant l’Ambassade de la Libye à Bamako. Munis de banderoles sur lesquels est écrit : « Non à l’esclavage», le mouvement des jeunes qui s’est spontanément constitué a bien voulu rappeler à l’ordre ce pays arabe raciste et esclavagiste. Dans son contenu, la déclaration des jeunes manifestants face à l’Ambassade de Libye à Bamako, rappelle avec force les dispositifs de l’article 4 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 et l’article 8 du Pacte international relatif aux Droits civils et politiques en vertu desquels nul ne sera tenu à faire l’objet de l’esclavage. L’esclavage et la traite des esclaves sous toutes les formes sont interdits. «Réitérant notre foi à la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples qui souligne que toutes formes d’exploitations et d’avilissement de l’Homme notamment l’esclavage et la traite des personnes, la torture physique ou morale, les peines ou les traitements cruels et inhumains ou dégradant sont interdits », ont scandé certains manifestants. Et d’ajouter : «Rappelant les dispositifs du Point G de la déclaration islamique universelle des Droits de l’Homme du 19 septembre 1981 qui proscrit l’esclavage et les travaux forcés ; Considérant les dispositifs de l’article 4 de la Convention Européenne pour la sauvegarde des Doits de l’Homme 1950 ;
Vu l’article 6 de la Convention américaine relative aux Droits de l’Homme du 22 novembre 1969, interdisant l’esclavage et la servitude., nous condamnons avec rigueur les exactions et les traitements inhumains que subissent nos frères en Libye et, par conséquent, interpellons le Gouvernement du Mali afin qu’il arrive à prendre en toute urgence toutes les mesures nécessaires pour faire arrêter cette barbarie d’un autre siècle et exigeons que les mesures idoines et réfléchies soient prises afin que de tels scénarios ne se reproduisent plus. Interpellons les Nations-Unies et la Communauté internationale à prendre des mesures nécessaires pour le respect des instruments juridiques internationaux relatifs aux Droits de l’Homme notamment le protocole amendant la convention relative à l’esclavage signé à Genève le 25 septembre 1926».
En outre, rappelons que la Convention supplémentaire relative à l’abolition de l’esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et pratiques analogues à l’esclavage est en vigueur. C’est idem pour la convention sur le travail forcé et, plus précisément, la convention internationale sur la protection des Droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles à l’échelle planétaire.
Ainsi, les manifestants maliens ont exigé des mesures concrètes et immédiates de la part de l’Union Africaine pour faire cesser ses pratiques non seulement en Libye, mais aussi sur tout le continent africain. Ils ont salué, dans leur déclaration, l’urgente décision, combien courageuse du Gouvernement malien de rappeler le Chargé d’Affaires de l’Ambassade du Mali à Tripoli pour des consultations et la convocation de l’Ambassadeur de la Libye à Bamako aux Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale du Mali en guise de protestation contre les exactions inhumaines contre les exactions dont sont victimes les jeunes frères en Libye, pays arabe raciste et esclavagiste.
Donc, il va falloir maintenant que cette réaction soit suivie d’effets escomptés par toutes les autorités africaines.
Mohamed BELLEM : LE COMBAT