Les Sénoufo et les Minianka constituent principalement la population de la région de Sikasso. Le choix du candidat à soutenir à la présidentielle de 2018 risque de créer des incompréhensions, voire des tensions entre ces deux ethnies. Comment ?
Si Kalfa Sanogo s’est dit être prêt à défendre les couleurs de son parti (Adéma/PASJ) lors de la présidentielle de 2018, c’est parce qu’il croit au soutien de la population de Sikasso qui, selon lui, l’a appelé à être candidat à travers différents clubs de soutien.
En clair, et pour bon nombre d’observateurs, c’est la société civile de la région de Sikasso qui a appelé Kalfa Sanogo à se porter candidat tout en lui promettant la victoire en 2018. Mais il se trouve que cette voix qui promet la victoire à Kalifa Sanogo, n’est pas exclusive dans la région de Sikasso. La promesse n’engage que l’ethnie sénoufo dont Kalfa fait partie. L’autre clan, celui de l’ethnie minianka, a promis son soutien à Ibrahim Boubacar Kéita, président de la République et probable candidat à sa propre succession.
Le passage récent à Koulouba des représentants de l’ethnie minianka en dit long sur la question. 70 personnes se réclamant de la communauté minianka de la région de Sikasso sont venues réitérer leur soutien au président de la République IBK, au même moment où, dans la même région, des clubs soutiennent un autre homme politique.
Le plus inquiétant, c’est que dans la délégation reçue par le président IBK, ils étaient tous de la communauté minianka, plus précisément du cercle de Koutiala. Au regard de cette situation, il faut tout simplement croire que les deux ethnies majoritaires dans la région de Sikasso sont désormais divisées entre IBK et Kalfa. Autrement dit, entre les formations politiques RPM et Adéma, car, faut-il le noter, Kalfa Sanogo restera un cadre du parti de l’Abeille même si ce n’est pas lui qui sera choisi par le comité exécutif pour défendre les couleurs du parti en 2018.
Djibril Samaké la sirene