Deux semaines après l’annonce faite par le Président Ibrahim Boubacar Kéïta, à la tribune des Nations-Unies, de la bonne marche du processus de paix et de sécurité en cours dans notre pays, le nouveau Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, a sorti un Rapport dans lequel il s’inscrit en faux contre toutes les avancées signalées. Comme pour signifier que le locataire de Koulouba est allé prêcher dans le désert, le 20 septembre dernier. En tout cas, le Patron de l’Organisation des Nations-Unies a dénoncé dans un Rapport au Conseil de Sécurité, publié hier mardi, l’absence de progrès politiques au Mali pour appliquer l’Accord de paix de 2015.
Même si les raisons évoquées par le principal interlocuteur de la 72e Assemblée Générale des Nations-Unies, tenue au mois de septembre dernier, à New York, semblent quelque peu caduques en raison du timing du Rapport qui les contient, cette sortie doit s’avérer un coup de massue assené aux plus hautes autorités maliennes. Ces dernières doivent se dire que leurs sacrifices consentis, leurs concessions faites à l’endroit de leurs protagonistes des groupes rebelles n’ont nullement suscité la moindre congratulation, encore moins le moindre encouragement de la part de New York. «Je suis profondément préoccupé par les développements récents au Mali, en particulier la reprise de violents affrontements entre les groupes armés signataires de l’accord de 2015 et les turbulences politiques entourant le référendum constitutionnel», a souligné Antonio Guterres dans son document. Ce, à un moment où les belligérants du Nord Mali semblent avoir définitivement enterré leurs haches de guerre et que les soubresauts liés à la révision constitutionnelle se sont tus avec le renvoi obligatoire du projet aux calendes grecques. Aucun de ces pas marqués vers l’avant n’a su dissuader M. Guterres pour qu’il ajoute un peu d’eau à son vin. Le comble est qu’il a enfoncé le clou en insistant dans son Rapport que presqu’aucun progrès n’a été réalisé dans l’application de l’Accord de paix et de réconciliation nationale au Mali.
Du coup, le Malien lambda est tenté de supposer que le Secrétaire Général de l’ONU n’a pas pris le soin d’actualiser ses constats avant publication de son dossier surtout que sur le volet relatif à l’Accord de paix, le Président IBK avait daigné fournir des exemples concrets de progrès accomplis et qui sont palpables ici sur le terrain. «Je me permettrai de faire, à présent, l’économie de la longue liste des mesures prises et des actions concrètes engagées par le Gouvernement du Mali pour la mise en œuvre diligente de l’Accord de paix, dans le respect strict de la lettre et de l’esprit des engagements que nous avons pris. A titre d’exemple, je voudrais indiquer qu’à la date d’aujourd’hui les autorités intérimaires et les collèges transitoires, deux éléments-clés de l’Accord, sont opérationnels dans les cinq Régions du Nord du Mali», avait lancé le Chef de l’Etat lors de son passage à la tribune des Nations-Unies.
Dans son Rapport, publié hier mardi, le Secrétaire Général de l’ONU a également regretté en particulier l’absence de progrès administratifs et institutionnels à Kidal et Tombouctou. «Ce qui envoie de mauvais messages », a-t-il souligné dans un passage. Ce regret doit être aussi perçu du côté de Koulouba comme une volonté manifeste de la Communauté internationale à ne pas reconnaître à notre pays ses aspirations à un retour à la normale du au plan administratif du territoire. Puisque les autorités maliennes elles-mêmes se réjouissent de leurs avancées notoires réalisées. «Je me réjouis particulièrement de la dynamique actuelle qui vise le retour définitif de l’Administration à Kidal. Cette heureuse perspective a été rendue possible grâce aux efforts conduits par les Maliens eux-mêmes, avec la facilitation de la médiation internationale et l’appui de la MINUSMA», avait laissé entendre le Président IBK pour finalement se retrouver aujourd’hui aux antipodes du Rapport fait du Mali par Antonio Guterres au Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
Katito WADADA : LE COMBAT