Sur la dernière ligne pour la présidence de la Fédération Malienne de Football, il ne reste plus que deux candidats. La multitude de candidatures de « complaisance » -pour certaines- a été annulée pour laisser la voie à ces deux personnalités connues et reconnues du monde du football national. D’ors et déjà, les deux camps sont à pieds d’œuvre. C’est à qui mieux-mieux pour s’allier le maximum de voix. Ce qui se fait souvent en haussant la voix.
Les campagnes sont lancées. Pour marquer le coup, Bavieux Touré (considéré comme le dauphin choisi du Président sortant) a rendu visite à la ligue de Bamako. Bavieux et toute son équipe ont été reçues par Kassoum Coulibaly (Yambox), Président de la ligue régional du District de Bamako. Le message était clair : Compte tenu de l’importance de Bamako, il est impossible de ne pas y consacrer la première sortie. Et surtout solliciter son soutien tout en lui promettant le développement et le changement au sein du football malien si lui et son équipe étaient élus. Ce 27 août, en présence des Représentants de six districts de football et des clubs de première division et de deux ligues, Bavieux Touré s’est voulu le plus convaincant possible. Avec le Président de la ligue de Bamako comme membre de sa liste, Bavieux peut espérer sur les voix du district. Si après le lancement officiel de sa campagne, Bavieux a multiplié les rencontres officielles et officieuses, le second candidat, Salaha Baby n’en a pas fait moins. Lui aussi est à pied d’œuvre pour s’attirer la sympathie des différentes ligues et clubs et toutes les voix qui comptent pour se faire élire à la tête de la fédération malienne de Football. Si on essaie au maximum d’éluder la question des frondeurs contre le camp de Boubacar Baba Diarra, depuis le lancement de la campagne, il faut dire que cela est dans les esprits et ne cesse de hanter. Car, si Bavieux est considéré comme le dauphin de Boubacar Diarra, Salaha Baby est le candidat du camp dit des frondeurs qui a combattu le Président sortant jusqu’à ce qu’il a renoncé à briguer un autre mandat.
Chacun tente, tant bien que mal, de paraître comme le candidat de la réconciliation. Impossible de faire autrement. Toute stratégie contraire garantira l’échec avant même l’élection du 8 octobre. Si les candidats parviennent à jouer parfaitement ce rôle, ce n’est pas le cas pour l’ensemble de leurs soutiens. Par presse interposée et sur des forums de discussions, on sent cette vengeance larvée qu’il y a à prendre sur l’autre camp en cas de victoire. «Qu’on se dise la vérité, chacun de ces camps a hâte de prendre la tête de la fédération, être légitime pour procéder à la chasse aux sorcières. Les plaies sont trop profondes. La cicatrisation va prendre du temps. Croire que parce que Boubacar Baba Diarra a renoncé à un nouveau mandat, que les candidats qui se disent rassembleurs pourront faire subitement disparaître le combat à mort qu’ils se sont livrés il y a peu est illusoire. Il n’y a qu’à pénétrer les cercles restreints des différents candidats, entendre ce qui se dit pour s’en convaincre », nous dit cet observateur du football malien qui a côtoyé de près les deux candidats.
Mais face à l’assistance de la ligue de Bamako, Bavieux Touré avait balayé de revers de mains ces intentions qu’on lui prête. Et c’est sans détour qu’il a signifié que son concurrent (Salaha Baby) était un frère pour lui et non un rival. «Je ne considère pas l’autre candidat comme un rival, mais comme un jeune frère. Nous avons déjà travaillé ensemble à la fédération, il n’y a pas de rivalité entre nous», a-t-il déclaré.
Du côté de Salaha Baby, c’est la même trompette de fraternité et non de rivalité qui est embouchée. Si l’analyse de notre observateur se veut lucide et basée sur des faits concrets, il faut croire en la bonne foi et en la capacité de dépassement des deux candidats pour œuvrer en faveur d’un football qui n’a que trop souffert des guerres de positionnement et d’intérêts personnels. C’est en cela qu’ils faut les faire confiance et espérer qu’ils sauront se hisser à la hauteur des grands hommes, en faisant fi des querelles de clochers qu’il y a eu dans le passé pour œuvrer désormais au développement de notre sport Roi. Ils promettent, chacun de son côté, de travailler avec le vaincu. Donc, une lueur d’espoir. Mais les récentes déclarations d’un Ministre de la République impliqué dans la résolution de la crise du Football, jurant sur la défaite d’un camp à cause des origines de son candidat, font froid dans le dos surtout venant de la part d’une personne investie de la confiance publique. Nous reviendrons sur la question…
Mohamed Dagnoko : LE COMBAT