Les résultats préliminaires de l’enquête enclenchée aussitôt après la mort survenue le mercredi dernier de deux soldats allemands dans la Région de Gao font état d’une défaillance de l’appareil les transportant plutôt qu’un acte terroriste qui avait été pensé dès les premières heures du crash. Contrairement aux premières hypothèses selon lesquelles l’hélicoptère pourrait être victime de tirs, c’est l’inaptitude de cet appareil ‘’Tigre’’ à la situation au Nord de notre pays qui a été décelée dans le cadre de ce crash finalement accidentel.
Deux Casques bleus allemands ont perdu la vie la semaine passée dans le crash de leur hélicoptère dans le Nord du Mali. C’est dans la Région de Gao que les deux soldats de la Bundeswehr engagés au sein de la Mission des Nations-Unies sont décédés. Ils étaient à bord d’un hélicoptère Tigre qui surveillait, selon l’ONU, des «affrontements au sol».
«Les indications préliminaires font état d’une défaillance technique», a indiqué la MINUSMA, En Allemagne, au lendemain de l’incident, «aucune critique, aucune tentative de faire un scandale sur ce malheur», n’a été constatée malgré ces temps de campagnes électorales. Pour preuve, lors de sa première réaction à la suite du drame, la Ministre de la Défense allemande, Ursula Von der Leyen, a évité toute spéculation ; car, a-t-elle dit, «l’heure est au deuil». Le Président de la République Fédérale d’Allemagne a aussi évité d’émettre la moindre critique.
Pourtant ce ne sont pas les insuffisances qui manquent. Le journal Süddeutsche Zeitung rappelle que, contrairement au NH90, l’hélicoptère Tigre n’était pas considéré comme apte à répondre à la situation de la crise du Nord du Mali. Une autre critique qui vise cet appareil : ce sont ses coûts financiers. Les exigences toujours plus accentuées quant à ses capacités ont coûté des milliards d’euros, observe la Neues Deutschland, rappelant, au passage, les complaintes de l’armée allemande quant aux pièces de rechange de l’appareil.
Les hélicoptères de combat Tigre ont pour fonction d’assurer la sécurité rapprochée des troupes et de participer à des missions de reconnaissance, au côté de blindés légers et de drones allemands.
La modernisation de ces engins est plus que nécessaire en raison des conditions climatiques. Au Mali, par exemple, «c’est la chaleur qui est le danger principal de l’utilisation du système d’armement», écrit la Neues Deutschland.
La General Anzeiger rappelle pour sa part que, depuis 1990, cent soldats allemands sont morts à l’Etranger dans des missions approuvées par le Bundestag, le Parlement allemand. Un Parlement qui a donné, en début d’année, son accord pour faire passer à 1000 le nombre de ses soldats déployés au Mali.
Avec le nouvel accident survenu à Gao, la Général Anzeiger espère désormais que les décisions prises par le Bundestag pour envoyer de soldats dans des opérations militaires à l’Etranger ne seront plus des votes de routine. Car, selon le journal, «les Parlementaires ne sont présents ni dans les rues, ni dans les avions des pays où sont déployés ces soldats».
Katito WADADA : LE COMBAT