Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), depuis des années, les pays africains sont de plus en plus touchés par le développement des routes de la drogue qui leur traversent, notamment avec l’itinéraire de la cocaïne depuis l’Amérique Latine. Ce qui freine le développement économique et social de nombreuses Régions du continent. C’est avec ce constat alarmant que s’est ouvert, hier lundi 17 septembre, la 28e Réunion des Chefs de services chargés au plan national de la lutte contre le trafic illicite des drogues en Afrique. La rencontre se tient jusqu’au 21 septembre à Dar-es-Salam, en Tanzanie.
L’Organisation des Nations Unies contre la drogue et le crime estime que cette situation s’est aggravée en Afrique à cause des facteurs comme les guerres civiles et les conflits internes. À cela, le Secrétariat de l’ONUDC rajoute que sur la base des informations transmises par les Gouvernements, il existerait un lien de plus en plus clair entre trafic de drogues et groupes terroristes. Il s’agirait par là de l’utilisation du produit du commerce illicite de drogues pour financer des activités terroristes.
Dans le dernier Rapport de 2017 de l’organisation, il ressort qu’en Afrique de l’Ouest, la cocaïne est un sujet de préoccupation majeure. Le transport de cette drogue par voie aérienne, favorisé probablement par la hausse du trafic aérien entre l’Amérique du Sud et l’Afrique de l’Ouest, devrait, d’après le Rapport, connaître un important développement au vu de l’augmentation de la consommation dans la Région. En 2017, c’est 1,9 tonne de cocaïne qui a été saisie dans le cadre du projet AIRCOP sur cette partie du continent.
La plupart de ces stupéfiants sont saisis aux aéroports de Lagos, au Nigeria : Cotonou, au Bénin et d’Accra, au Ghana. Et, d’après le document, les principales prises d’héroïne et de divers opioïdes pharmaceutiques comme le Tramadol qui est de plus en plus consommé ont été réalisé dans le Sahel. Les Rapporteurs notent qu’environ 65 % des passeurs de drogues arrêtés dans la Région étaient des Ressortissants du Nigeria.
Au Mali également le phénomène prend de l’ampleur. Ceux qui sont chargés du transfert sont plusieurs fois interpellés par les forces de sécurité à l’aéroport comme sur les trajets routiers. Rien que la semaine dernière, le Commissariat de Kati a saisi un jeune Homme qui transportait de la cocaïne dans l’arrière de son véhicule.
Ainsi, à cette rencontre de 5 jours, il sera question de faire sur la situation dans chaque pays du continent. Ça serait aussi l’occasion pour toutes les Délégations africaines de la commission des stupéfiants d’élaborer et évaluer l’application des programmes de lutte contre la drogue et la criminalité organisée en Afrique.
Adama A. Haïdara : LE COMBAT