samedi 23 novembre 2024
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15E EDITION DU MALI FESTI REGGAE: Le Mouvement rastafari engagé à contribuer à la lutte contre les armes légères et de petits calibres

Exposition d’objets d’art ; conférence-débat sur le thème «Bob Marley est-il est un messager ?» par Aliou Diakité (administrateur civil et numérologue) ; match amical entre rasta-militaires ; projection de documentaire sur la lutte contre la prolifération contre les armes légères et de petits calibres (ALPC) et un grand live inédit avec de nombreux invités surprises… La 15e édition de «Mali Festi Reggae» a bien vécu le 29 février 2020 au Musée national de Bamako. La cérémonie officielle d’ouverture de cette édition a été présidée par Mme Diarrah Sanogo alias «Bougouniéré», comédienne et conseillère technique au ministère de la Culture.

 

«Survival» (survivre en français), le mythique album de Bob Marley, était au centre de la réflexion de la 15e édition de Mali Festi Reggae (Festival de reggae) qui a eu lieu le 29 février 2020 au Musée national de Bamako.  Un choix décortiqué par la présidente du comité d’organisation, Aminata Sangaré dite Mamy ou Queen Mamy.

Septième album (5e album studio) de Robert Nesta Marley alias Bob Marley, «Survival» est sorti en 1979 et a été accueilli par la critique comme «un véritable retour aux sources» après «Exodus» et «Kaya». Cet opus est un chef d’œuvre avec des titres fétiches comme «Africa United», «So much trouble in the world», «Zimbabwe», «Top Rankin», «Babylon System», «Survival», «One Drop», «Ride Natty Ride», «Ambush In The Night» et «Wake Up and Live» (Bob Marley/Anthony Davis). Survival est généralement considéré par les critiques comme l’album le plus abouti de Bob Marley, mais aussi le plus engagé car montrant la vision panafricaine et solidaire de Bob.

Le chef d’orchestre de l’organisation a également retracé le long parcours du reggae qui, depuis le jeudi 29 novembre 2018, fait partie du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité de l’Unesco. Une consécration pour ce genre musical né dans le ghetto dans les années 60. Une décision que l’Unesco a justifié par la contribution de cette musique engagée à la prise de conscience internationale sur «les questions d’injustice, de résistance, d’amour et d’humanité» ainsi que sa dimension à la fois «cérébrale, sociopolitique, sensuelle et spirituelle».

«Le chemin  a été long et périlleux avant cette reconnaissance que nous devons au travail acharné des hommes et des femmes qui ont mené le combat et ont porté le mouvement rastafari à bras le corps»,  a rappelé Mamy. Et sa sœur aînée et grande complice, Mariam Sangaré dite Sista Mam, est de ces femmes et hommes. Ne serait-ce que par l’organisation de «Mali Festi Reggae».

Célébration du «Jubilé de Diamant» de Bob Marley

Cette initiative a été inspirée par la célébration du 60e anniversaire de Bob Marley en février 2005, organisée par la Fondation Bob Marley-Rita Marley à Addis-Abeba (Ethiopie) en collaboration avec l’Union africaine, la Banque mondiale, la Commission économique pour l’Afrique et l’Unicef. Et depuis, Sista Mam a instauré cet événement dans le calendrier culturel malien pour permettre aux uns et aux autres de mieux cerner la philosophie rasta à travers la musique reggae. Et cette année, le festival s’inscrit dans le cadre du «Jubilé de Diamant» de la naissance de Robert Nesta Marley alias Bob le 6 février 1945 à Nine Mile, en Jamaïque.

Responsable du Secrétariat permanent de la lutte contre la prolifération des armes légères et petits calibres (ALPC), le Colonel-major Néma Sagara était la marraine de la 15e édition de «Mali Festi Reggae». Elle s’y est engagée car, a-t-elle rappelé, «un engagement pour la paix est une noble cause». Et d’ajouter que le reggae, au-delà du genre musical, est «un engagement pour la paix, la liberté, la justice et l’égalité».

La marraine n’a pas manqué de dresser une parallèle entre son corps de métier et le Mouvement rastafari. «La paix est notre dénominateur commun… L’idéal de paix lie les pionniers du mouvement rastafari et les pères fondateurs de l’armée malienne», a rappelé le Colonel-major. Et à travers le Secrétariat permanent de la lutte contre la prolifération des armes légères et petits calibres, elle œuvre aujourd’hui à inculquer à la jeunesse la «culture de la paix par l’éducation». Un combat auquel chacun doit contribuer par ses convictions et ses moyens. Elle a exhorté les rastas et leurs sympathisants à désormais jouer leur partition dans l’éducation, l’information et la sensibilisation contre les ALPC afin de «changer positivement notre jeunesse, de notre société».

Représentant le ministre de la Culture, Mme Diarrah Sanogo n’a pas manqué de rappeler que ce festival, par ses objectifs et son rôle, cadre parfaitement avec la politique culturelle du Mali. Et cela d’autant plus que c’est une initiative en faveur de la paix et du vivre ensemble, donc visant à contribuer à la stabilité du pays.

La cérémonie d’ouverture a été marquée par la présentation de la Médaille de l’Ordre national du mérite (Effigie Abeille) récemment remise à l’une des figures emblématiques de la musique reggae au Mali voire en Afrique, Koko Dembélé. Des «Diplômes de reconnaissance culturelle» ont été aussi remises à certains acteurs pour saluer leur participation et leur contribution à la promotion de la musique reggae et du mouvement rastafari.

La cérémonie d’ouverture a été suivie de la projection d’un film documentaire sur la prolifération ALPC et, plus tard, du match ayant opposé nos vaillants militaires à nos talentueux rastas sur le terrain de l’ex SNJ (Service national des jeunes) à Djicoroni-Para. Et la nuit, le Musée national a vibré au rythme des différentes sonorités du reggae avec Sista Mam et ses invités maliens et ceux venus d’ailleurs.

Comme nous l’a rappelé la présidente du comité d’organisation,  Aminata Mamy Sangaré, ce festival vise à «promouvoir la musique reggae afin qu’à son tour elle contribue au développement socioéconomique de notre pays, à travers notamment la conscientisation de la jeunesse dans son ensemble».

Rappelons aussi que le reggae est une musique populaire jamaïcaine née, à la fin des années 1960, de la fusion du ska et des rythmes calypso venus de la Trinité avec le blues et le rock and roll nord-américain. Une fusion caractérisée par un rythme binaire syncopé avec le décalage du temps fort. Le genre s’est métamorphosé en reggae, un terme que l’on doit à Fréderic Toots Hibbert, compositeur en 1967 de «Do the reggay» ! Peace and Love ! Jah Rastafaria !

Moussa Bolly

Djibril Coulibaly

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