mardi 19 mars 2024
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Dot et mariages consanguins : Le ras le bol des jeunes couples

Ces derniers temps, il a été question pour plusieurs composantes de notre société (associations féminines, religieuses,…) de procéder à la diminution de la dot comme étant une condition sine qua non du bien-être de la famille en général et pour les jeunes couples. Ce, afin d’atténuer le taux du divorce trop élevé dans notre société. Même si, pour certains esprits malveillants, la diminution de la dot peut entraîner non seulement à une élévation de taux de divorces, mais aussi une dévalorisation de la femme. Toutefois, rien n’en est ; en revanche, cette peut favoriser l’équilibre social.

Ces derniers temps, il a été question par plusieurs composantes de la sociétés (associations féminines, religieuses,…) de procéder à la diminution sensible de la dot; ou, du moins, les frais de plus en plus exorbitants des mariages. Comme étant une condition sine qua non du bien-être de la famille en général et une solution alternative pour atténuer le taux du divorces dans notre société, alors que, pour d’autres, la diminution de la dot entraînera non seulement l’élévation du taux de divorces, mais aussi une dévalorisation de la femme. L’endogamie, sévissant jusqu’à  présent dans notre société et au sein de toutes les communautés, est condamnée par certains pour qui ses conséquences sont toujours néfastes dans toutes les sociétés. C’est aussi dans un tel système de mariage que la famille est au rabais. On y rencontre des femmes et des hommes, étant dans l’impossibilité de se séparer, pour épargner leurs enfants des sentiments de tristesse, deviennent frustrés, etc. et souvent exposés à bien de maux de la société. En effet, les défenseurs de la réduction sensible des frais exorbitants dans les mariages trouvent que cela évitera l’instabilité des foyers. Dans la plupart des cas, il y a des maris qui s’endettent, alors qu’ils pouvaient éviter ce fléau si les dépenses avaient été amoindries ou restées raisonnables. C’est pour éviter des crises pouvant surgir dans le foyer peu après leur mariage et dont une des éventuelles conséquences est d’ appauvrissement du mari ou de divorce prématuré.

Si la belle-famille ou la fiancée sont matérialistes aussi, cela a risque de fragiliser également les conditions de stabilité du foyer ; car, le mari risque de s retrouver devant des cas de dépenses exorbitantes voire insupportables. Pour les défenseurs de l’alèsement des frais de mariage ou la dot elle même dont-on ne saurait supprimer, parce que prescrite dans le Saint Coran et reconnue dans toutes les traditions, les arguments avancés sont les suivants : Beaucoup de jeunes gens ayant atteint ou dépassé l’âge du mariage et qui désirent se marier sont freinés dans leur élan par les lourdes conditions d’ordre financier et matériel imposées par les beurs potentielles belles familles. Ces conditions qui peuvent aller du simple payement de la somme de 150.000 francs CFA, représentant la dot avec, à l’appui, un panier de cola et des habits. Une telle somme, au moment où la société malienne est en proie à  toutes sortes de crises économique et d’emploi est difficile à  mobiliser pour beaucoup de jeunes prétendants. Pourtant, cette somme aurait pu être acceptable par le fiancé si, comme prévu elle reviendra à  la fiancée après le mariage. En effet, cette somme qui était initialement prévue pour constituer un trousseau de mariage est, dans la plupart des cas, utilisée à  d’autres fins. Au fiancé de franchir cette première barrière.

Pour l’habillement, il faut une valise à présenter publiquement, le jour du mariage religieux, contenant des habits, des chaussures pour la mariée, et pour ses père et la mère.

Ensuite, côté religieux, il y a la dot à proprement parler et qui doit être présentée aux Chefs religieux et à la belle-famille.

La célébration du mariage civil, ponctuée à son tour, des manifestations coûteuses occasionne ensuite des dépenses exorbitantes pour le marié et ses proches.

Nous comprenons alors les causes des crises au sein de bon nombre de foyers dès après quelques mois du mariage.

Ensuite, il y a de ce qu’on peut appeler ici «La troisième barrière» ; il s’agit de la constitution des ustensiles après le mariage (en bamanan : FURU MINEWÂ). En effet, si dans un passé récent, ces ustensiles de mariage étaient constitués par la mère et surtout par la fiancée, dès à bas âge, nous constatons qu’aujourd’hui, pour la majorité des filles, le fiancé contribue à leurs frais d’achat. Ces matériaux sont composés, suivant le niveau de vie des parents de la mariée, de meubles, d’ustensiles de ménage, d’habillement, etc. avec quelques enveloppes,… Ce qui n’est pas à la portée de toutes les familles des fiancés. Si la majorité des filles, bien entendu celles qui désirent se marier, ne prêtent pas attention à  toutes ces réalités. Et le plus souvent, l’argument avancé pour obliger le fiancé à faire face à  ses dépenses est «de toutes les façons, ces furuminew (ustensiles) retourneront chez toi avec ta femme».

La dernière étape et qui, à son tour, n’exige pas moins de dépenses, est la restauration dont le coût s’avère très élevé également. De l’achat à leur préparation sur place, tous les aliments doivent être bien conditionnés pour être consommés sur place ou emportés.

En somme, toute idée de suppression en totalité ou révision en baisse de la dot risque d’entrainer, à l’avis de certains interlocuteurs, une sorte de dévalorisation de la femme ou du mariage à conclure légalement et légitimement. Mais, pour d’autres, il ne s’agira nullement par là de dévaloriser l’acte de mariage par aucun des conjoints. Car, parmi les conditions à tenir absolument compte dans toutes nos communautés, il y a le degré de foi et de moralité chez l’homme et celui d’éducation chez la fille et sa maman surtout.

Donc, qu’on ne confonde pas du tout vitesse et précipitation en matière de mariage. Bref, c’est dans ces conditions que certains confondent «désir et capacités de se marier ». Tenir compte de ces conditions doit rester incontournable ; si l’on tient à limiter les dégâts en matière de taux de divorces à Bamako et dans les autres grandes villes du pays. A suivre !

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