L’élection 2022 se prépare déjà et les potentiels candidats se dévoilent à petit coup. Le vice-président de la transition, Colonel Assimi Goïta fait partie de ces candidats à en croire, un membre du Conseil national de la transition (CNT). Depuis quelques semaines, l’ancien coordinateur de la CMAS de l’imam Mahmoud Dicko, Issa Kaou Djim multiplie les rencontres dans la capitale Bamako avec les femmes pour convaincre le chef putschistes à être candidat.
Le président de l’ACRT, Issa Kaou Djim est au front pour mobiliser les femmes en faveur de la candidature du vice-président Colonel Assimi Goïta. Ce quidam parachuté au Conseil National de la Transition contre toute attente, en lieu et place de ses compagnons de lutte du M5-RFP, bien connue dans le landernau politique au Mali et fort de leur expérience.
Pour plusieurs, cette posture, du beau frère de l’Imam Dicko dont il est depuis quelque temps en disgrâce, semble bien reconnaitre son bienfaiteur à qui il voue admiration et culte. D’ailleurs, après “l’éclairé’’ patronyme de son beau, l’Imam Dicko au temps fort de la crise ayant emporté IBK, Kaou Djim dispose désormais un autre mentor qu’il nomme affectueusement à qui veut l’entendre, “l’imperturbable patriote’’, pour désigner le vice-président Colonel Assimi Goïta grâce à qui, il siège au CNT au titre de vice-président. Quoi de mieux pour lui, de rouler pour celui-ci même contre les lois établies.
Si ce sujet intéresse, ce n’est pas pour la beauté de son discours dont on lui connaît, mais de l’incohérence dont il fait montre malgré son statut de membre du Conseil national de transition qu’il exhibe partout. Car, dit-on souvent, les lois sont faites pour être appliquées. Mais aussi, quand les faiseurs de ces lois les violent, c’est sans doute, une anomalie dont il revient aux médias de faire la part des choses.
Le cas Issa Kaou Djim retient l’attention pour plusieurs raisons, mais ici, c’est sa présence au CNT et sa mobilisation pour un candidat non qualifié qui pose problème de principe, mais de logique. Selon la Charte de transition, document faisant office de la constitution ou du moins l’équivalant de la constitution, en cette période de la transition, le président et le vice-président de la transition “ne peuvent être candidats’’ au terme de la transition pour le compte de l’élection présidentielle à venir en République du Mali. “ Article 9 : Le Président et le Vice-président de la Transition ne sont pas éligibles aux élections présidentielles et législatives qui seront organisées pour marquer la fin de la Transition’’, stipule la charte de la transition.
Fort de cette recommandation, il est sans doute clair que les membres du Conseil national de la transition quelle que soit leur position sont censés maitriser le contenu de cette charte. L’ignoré serait une stupidité sans pareil.
S’il est dit comme tel, pourquoi tenter de violer une loi qui ne souffre d’aucune ambigüité surtout qu’elle a été faite par ceux ou celui au nom de qui l’on tente d’aujourd’hui de violer la même loi ? Plusieurs observateurs s’interrogent sur la volonté réelle de Issa Kaou Djim en voulant soutenir Assimi Goïta, chef putschiste ayant été accusé à mainte reprise par la classe politique malienne d’avoir imposé cette charte qui lui est d’ailleurs favorable.
L’autre incongruité se réfère au fameux président de l’ACRT, Issa Kaou Djim, l’un des vice-présidents du CNT, organe législatif de la transition. Car, dans ce cas de figure, on peut se permettre de se poser la question de savoir si l’ancien Numéro 10 du M5-RFP connaît réellement son rôle au CNT pendant cette période transitoire. Car, il nous parait que depuis qu’il a été copté au sein de cet organe, il ne fait que l’apologie de son bienfaiteur et rien d’autre, en faveur des maliens au nom desquels il crachait du feu sur le régime IBK.
Pis, comment comprendre que Kaou Djim, membre du CNT, puisse avoir le culot de demande aux pauvres dames éprouvées par la situation du pays à l’aider pour valider la candidature d’une personne (Assimi Goïta) non qualifiée pour les présidentielle 2022 en violation de la charte de la transition. Cette démarche du président de l’ACRT est grave violant les textes en cette période de transition devrait normalement être sanctionné et même “chassé’’ du CNT, car pour un Mali nouveau, le peuple n’a plus besoin des versatiles sans objectif fixe ni d’égard à l’endroit des textes de la République.
En prenant une telle initiative, Issa Kaou Djim devait se voir hors du CNT, car il n’est pas dit nulle part que les membres du CNT qui doivent veiller sur l’application et le respect des lois de la République puissent être les chefs orchestres de la violation de ces lois ou du moins la charte de la transition.
Bourama Kéïta LE COMBAT