Pour faire face au plus de 200 m3 de déchets que la Commune II du District de Bamako reçoit chaque jour dans ces décharges, elle vient de nouer un partenariat gagnant-gagnant avec un consortium composé de l’ONG R20 et energic. L’objectif est de valoriser les déchets en les transformant en engrais (composte) et en carburant, le gasoil.
Les Honorables Karim Kéïta et Hady Niangadou de la Commune II, des Ministres, des populations sorties nombreuses ont été les témoins privilégiés de cette signature de la « convention base energic-Commune II sur la valorisation des déchets ». Cette convention va permettre de mettre fin aux problèmes de décharge dont est confrontée cette commune en permettant l’évacuation rapide des déchets pour les rendre plus utiles en les transformant en engrais et en carburant. Cette convention est, selon le Maire, Cheick Abba Niaré, une opportunité dans un contexte de changement climatique et de la volonté de plus en plus affirmée de nombreux pays à mettre fin à l’utilisation de l’énergie fossile. «Cette convention va aider la Mairie à relever un défi, celui de la diminution de la production de déchets en les transformant pour réduire les impacts négatifs sur les populations». Cheick Abba Niaré s’est surtout félicité des emplois qui seront créés par cette convention qui se chiffre à 60 emplois directs et plus de 500 indirects.
Grand inspirateur de cette convention, Armand Jost de la fondation R20, dira que le modèle qui sera développé en Commune II est inspiré d’un modèle taïwanais. « Après avoir travaillé plus de 20 ans dans les finances, j’ai démissionné pour me voir ensuite confier la Direction de la plus grande société d’incinération de déchets en Suisse. Par an, nous incinérions plus de 360.000 tonnes de déchets. J’ai pensé que ces déchets pouvaient être utiles. Mais c’est une fois en Thaïlande que j’ai vu un modèle de transformation des déchets et j’ai décidé de multiplier cet exemple ». Ce projet, selon Armand Jost de la fondation R20, va générer de l’énergie en transformant le plastic en gasoil et en composte. «50% des déchets au Mali sont organiques ; donc, ils peuvent être transformés. Dès lors ces déchets sont plus utiles dans les champs qu’au fond du fleuve Niger ou ailleurs ». Il s’agit, enfin, de travailler avec les communautés et de rompre avec le modèle qui voudrait que ce soient les pays du Nord qui produisent et ceux du Sud consomment.
Ensuite, Éric Chevalier dira que ce projet a une utilité « sociale et environnementale ». Son ambition est de transformer le plus de la moitié des déchets de la Commune II. Ensemble, les partenaires ont salué l’implication des autorités municipales pour la bonne réussite de la convention en mettant à disposition un lot pour la construction des locaux du projet. «Cette phase pilote sera suivie de son expansion à toutes les communes du District de Bamako», ont-ils promis.
Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT