vendredi 4 octobre 2024
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Un secteur primaire non rassurant : Des consommateurs exposés

Le secteur primaire qui regroupe l’ensemble des activités productrices de matières premières pour notre consommation est trop délicat et important pour être modelé et piloté par des profanes. La question semencière qui est un de ses points focaux, est-elle traitée avec suffisamment de sérieux et de maîtrise ? Les semences qu’on nous offre sont-elles produites pour notre pays et notre Agriculture ?

Ce que est sûr, c’est que nos paysans, avec leurs méthodes et leurs semences traditionnelles, s’en sortaient par leur intuition et leur pragmatisme. Mais, du fait de l’explosion démographique et de la modernité, force nous est d’adapter nos méthodes, nos instruments et nos moyens. Il y a que cela ne doit pas aller sans des mesures d’accompagnement.

Les pays développés qui ont l’expertise de produire des semences diverses, pratiquent chez eux une Agriculture de précision. Une fois que des variétés hybrides sont obtenues à l’issue des recherches, les semences sont traitées, testées au laboratoire, puis au champ afin d’établir les conditions de leur germination et de leur performance. Au préalable, le champ lui-même fait l’objet d’étude, d’analyse et de conditionnement. On va jusqu’à produire des insectes qui ont vocation de dévorer leurs semblables prédateurs de plantes. Vous voyez donc que les producteurs de semences prennent toutes les mesures pour exercer une agriculture performante et saine chez eux.

Je serais heureux d’apprendre que nos Agronomes et nos chercheurs ont cessé de dormir sur leurs lauriers pour scruter les théories apprises et les adapter à nos terres, à nos hommes et à notre environnement. Il faut aussi faire en sorte que nous puissions transformer nous-mêmes les produits de notre Agriculture et notre Elevage. Toute action et toute organisation allant dans ce sens, doivent être soutenues et encouragées.

En attendant, il est urgent que les autorités s’investissent dans un contrôle sincère, sérieux et constant de toute la chaîne alimentaire.

Elles doivent s’inspirer de l’exemple de certains pays développés dans ce domaine.

Dans ces pays, l’importation des produits alimentaires est rigoureusement soumise à la signature de traités.

Au plan interne, leurs consommateurs jouissent d’une grande protection.

Par exemple, le lait produit dans les fermes est soumis au contrôle microbiologique, physico-chimique, …, avant d’aller sur le marché.

Au Mali, on ne peut rien consommer avec l’esprit tranquille quand on sait que la négligence et la corruption gangrènent tous nos systèmes de contrôle. Aujourd’hui, nos consommateurs sont exposés à tout. A leur préjudice, on mélange, on dénature, on vend frelaté…

Les autorités ne semblent pas réagir aux boutades les plus catastrophiques concernant les aliments.

L’affaire du lait chinois à la mélamine a parcouru les ondes ; des rumeurs persistantes affirment que la chair humaine et celle du porc entrent dans la fabrication de certains cubes MAGGI ; la présence au marché du riz artificiel en plastic est évoquée ; l’eau de boisson souillée en sachet est dénoncée, etc.

Je signale en passant que pas mal de jardins potagers sont arrosés par de l’eau très souillée provenant des ravins qui longent certains quartiers de Bamako.

Le consommateur malien est en droit de douter de tout ce qu’on lui offre, jusqu’au simple carburant pour moteur.

Doté de très faibles moyens, le citoyen lambda vit dans une anxiété infernale.

Le mieux, pour lui, c’est d’avoir une place dans le paradis de l’au-delà, faute de quoi, il aura été mordu par un serpent à double tête (comme aime à le dire avec humour, un célèbre prêcheur de la place).

El hadji Drissa DOUMBIA, Ecrivain, domicilié à Yirimadio Bamako

Rédaction

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