Depuis le renversement du pouvoir le 18 Août dernier par les militaires, la junte qui se disait venir parachever un travail commencé par la population notamment le mouvement M5 qui a fait quatre mois sous le soleil et la pluie à battre le pavé pour obtenir la démission du président ; semble être aspiré par le goût du pouvoir. La preuve, la manière dont s’est tenue l’organisation du collège qui a choisi le président et le vice-président de la transition.
Depuis un mois les Maliens attendaient un président intérimaire afin de commencer la période transitoire proprement dite. C’est ainsi que le lundi 21 septembre, un collège constitué par la junte a désigné le président de transition. Le choix fut tombé sur Me M’Ba Daw. Ceci fera objet d’un article très prochainement, la question qui nous intéresse aujourd’hui c’est sur la confusion qui règne dans la constitution du collège de désignation.
Un collège en majeur parti occupe par le CNPS
Dans la liste qui compose les membres du collège, dans sa configuration la marge du Comité National pour le Salut du Peuple est plus déterminante que les autres membres. Le CNSP a eu sept délégués par contre, le M5 n’a que deux représentants. Plus encore, selon les informations, le M5 n’avait pas eu connaissance de leur représentation au collège que le CNSP a constitué, et la composition de ce collège serait aussi une décision unilatérale du CNSP.
La junte, les seigneurs des décisions unilatérales
Est-ce pour ainsi dire aux politiciens de prendre leurs cliques et claques, et montrer que la junte est seul maître à bord qui prend des décisions sans avis du premier acteur ? La réponse à cette question saute aux yeux. Depuis le renversement du pouvoir, la junte n’a fait que prendre des décisions unilatérales. Les exemples sont nombreux. De la publication d’un acte fondamental sans avis du peuple, une copie collée de la constitution du 25 février 1992, à une charte de transition qui fait défaut malgré une acceptation par applaudissement dans la salle du CICB. Et pour parachever comme ils aiment si bien le dire, nous apprenions la composition d’un collège qui a choisi le président et le vice- président de la transition sans respecter les modalités à adopter. Contrairement à ce qui a été publié sur les réseaux et lit par le Col Assimi Goïta à la télévision Nationale faisant état de deux représentants du M5, cette information a été démentie par le président du comité stratégique du M5 Choguel Kokala Maïga et par le président de la société qui a remarqué l’absence du M5. En plus de la non-appréciation de l’Imam Dicko sur la méthode employée. Tout porte à croire que la junte a voulu se débarrasser du M5 pour de bon même si elle ne le montre pas de façon flagrante, l’acte le dit.
Que faire du refus du CMA
Depuis l’annulation de l’arrivée de la junte à Kidal, dans le cadre des consultations effectuées par la junte envers toutes les couches du pays, la Coordination du Mouvement d’Azawade (CMA) se montre inflexible devant le CNSP et n’a pas pris part aux concertations nationales tenues à Bamako, les 10, 11 et 12 septembre au CICB. Et pour couronner le tout, ils n’ont pas envoyé un représentant pour la composition du collège qui a désigné le président et vice -président de la transition. Il va sans doute dire que tout n’est pas rose entre la junte et la fraction qui est au septentrion. Et l’enjeu sur la mise en œuvre de l’accord d’Alger est toujours persistance même après des efforts des uns et autres. Cette transition, sans l’ombre d’un doute, commercera avec des tensions.
À suivre
Lansine Coulibaly