Suite aux nombreuses attaques terroristes et tracasseries routières de la part des agents de la Police, de la Gendarmerie et de la Douane dont ils se disent victimes, les transporteurs routiers de la VIIe Région ont fait de Tombouctou une ville morte hier mercredi. Aucun véhicule n’a quitté Tombouctou pour Bamako et vice-versa.
On le sait, par voix de médias, et sur les réseaux sociaux, il ne se passe plus de semaine sans que des véhicules soient attaqués et les passagers dépouillés sur les tronçons du Nord du pays. On sait, également, que les auteurs de ces attaques sont rarement inquiétés pour ne pas dire qu’ils ne le sont pas. Ce qui, d’ailleurs, fait que l’on observe depuis 2012 la tendance à la hausse de ces attaques. C’est pour dire non à cette situation que l’Union des transporteurs routiers de la Région a observé, hier mercredi, une grève de 24 heures. La grève a fait de Tombouctou une « ville morte ». C’est-à-dire qu’aucun véhicule n’entrait ni ne sortait de la ville. Le Bureau de l’Union a tenu à son siège un point de presse pour expliquer le bien-fondé de ce mouvement d’humeur. Selon leur Président, Ousmane Kéïta, l’activité des chauffeurs de la Région de Tombouctou tourne aujourd’hui au ralenti du fait des attaques à répétition dont ils sont victimes et des pertes que ces attaques occasionnent chez les commerçants et les passagers. Ainsi, tout comme les commerçants et les passagers, les transporteurs sont aussi des victimes. Mais ils déplorent le fait que certains chauffeurs sont obligés de rembourser les marchandises volés alors qu’ils sont tout aussi victimes. Le Président des transporteurs, Ousmane Kéïta, déplore le manque de justice et surtout d’enquêtes pour situer les responsabilités et punir les auteurs de ces forfaits. Selon son Secrétaire Général, Abdoulaye Sow, cette situation d’insécurité grandissante sur l’axe Bamako-Tombouctou est favorisée par l’absence des militaires pour sécuriser les convois. «Entre Niono et Léré, le chauffeur ne peut compter que sur le Bon Dieu pour lui éviter des attaques. Même scénario entre Léré et Niafounké et, ce, jusqu’à Tombouctou » s’est-il désolé.
Un autre argument qui a été avancé par l’Union des transporteurs routiers, ce sont les tracasseries policières dont ils sont victimes de la part s Agents qui sont, à la fois, de la Gendarmerie, de la Douane ou de la Police.
Les différents chauffeurs qui ont pris la parole au cours de cette conférence ont chacun raconté leurs fortunes diverses avec les forces de l’ordre et de défense. Ils dénoncent les rackets auxquels ils sont soumis.
Ils ont affirmé que la grève était suivie par l’ensemble des transporteurs routiers de la Région. Au delà de cette manifestation, il prévu d’autres actions en vue de trouver des réponses satisfaisantes pour que cesse les attaques et les tracasseries.
Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT