Ils sont jaunes, généralement de marque Mercedes, dans un état et un confort aussi variable que leurs prix. Les taxis de Bamako sont en constante augmentation et leurs tarifs fluctuants. Eclairage sur un système informel qui est dans un grand besoin de modernisation.
Un taximan refuse pour un prix plus ou moins élevé, un autre l’accepte quelques minutes plus tard, pour un prix inférieur ou supérieur à ce premier. Généralement, variant entre les 1000 et 2000 francs CFA, l’usager prendra place sur le siège fatigué d’une voiture de transport. « En réalité, les prix dépendent du système de gestion du véhicule, de sa qualité ou de la vieillesse de leur apparence externe et/ou de leur confort interne», explique Djibril Sidibé, Directeur de Régulation de la circulation et de transports urbains de la ville de Bamako. Selon les dernières estimations, il y aurait actuellement environ 7000 taxis à Bamako, dont la plus part des chauffeurs n’est pas propriétaire du véhicule ; donc, qui doivent verser une recette quotidienne de 10.000 franc CFA par jour. Ils doivent faire le maximum de courses pour qu’à la fin de la journée le minimum de ce montant soit au complet puis obtenir un surplus pour les frais de carburant et autres, puis les marges bénéficiaires. Il leur faut donc réaliser au moins 25.000 CFA de recettes par jour. Les tarifs sont donc en général fixés en fonction des objectifs du taximan ou même de la tête du client. Il y a des tarifs par zones ; mais, bien de clients ne savent pas cette loi. Tout juste, certains savent c’est qu’il existe un barème en matière de prix fixés de commun accord entre l’administration, les propriétaires de taxis et les syndicats. Ce document divise Bamako en 7 zones entre les quelles les tarifs varient de 500 à 2500 francs CFA pour les limites de Bamako avec, bien entendu, un tarif spécial de 3000 francs pour l’aéroport. Pour les courses à l’intérieur de la zone 1 (allant de Hamdallaye, à Djikoroni-Para en passant les Hippodrome, Badalabougou, Bozola, Médine, Lafiabougou, Badialan; bref, pour les quartiers du centre ville de Bamako), le tarif indiqué est de 500 francs. Le secteur s’étant libéralisé depuis 2007, «ces tarifs existent ; mais ne sont pas respectés », déplore notre interlocuteur Sidibé.
Du côté des syndicats, on estime que le prix des carburants ayant augmenté, le barème est devenu obsolète et Bamako compterait plus de 10 zones actuellement. Néanmoins, tout le monde en est conscient que le système doit changer. Une position dans ce sens défendait une diminution des prix et un système faisant payer à chaque passager son trajet, mais les chauffeurs y restent opposés. Pour la Direction Régionale des Transports collectifs, sortir de ce système est possible, mais…
Le Fouineur