vendredi 22 novembre 2024
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Tambacounda : la ville malienne du Sénégal

Située au Nord du Sénégal, la Région de Tambacounda est la plus malienne de toutes les Régions du Sénégal. Séparées de 280 Km, les villes  sénégalaise et malienne, respectivement Tambacounda et Kayes, partagent beaucoup de points communs qui font d’elles des jumelles.

Tambacounda est la plus grande ville du Sénégal oriental.  78.800 âmes y vivent. Le terme «Tambacounda» signifierait en Mandingue la «Maison de Tamba». Cette ville qui abrite encore des vestiges de l’époque coloniale a une architecture semblable à celle de sa sœur qu’est Kayes. Les rails qui serpentent cette ville sénégalaise et sa gare ferroviaire, pourraient amener à un Malien, tiré brusquement de profond sommeil, à  Kayes. Ce, tant les deux villes se ressemblent. Par delà cette ressemblance architecturale, les pratiques des communautés les rapprochent davantage. Ici, comme au Mali, les motos «Djakarta» sont en grand nombre alors qu’à Dakar ce sont les scooters qui ont le vent en poupe. Des «Djakarta» qui sont si familières aux Maliens. Si le wolof est bien sûr parlé dans cette partie du Sénégal ; des langues comme le Bambara, le peulh et le Diakankhé sont aussi fortement parlées. Ici, le Malien se sent chez lui. A l’arrêt des cars, les jeunes vendeuses aux cris de « tiga bèye ; dableni bèye, djisouma bèye» accostent les clients. Ces derniers, en provenance du Mali et partageant la même langue que ces jeunes filles, sont heureux de marchander. «Ça fait longtemps qu’on a quitté le Mali, je ne savais pas qu’ici au Sénégal on parlait aussi bien le Bambara », s’étonne Aliou, jeune Étudiant qui effectue son premier voyage sur Dakar.  Le port vestimentaire et les habitudes culinaires ne diffèrent guère de ceux du Mali. Dans les Restaurants, on propose du « Tiga déguê na, du Nandji, du tô » et du Tièb Diène. Après tout, nous sommes au Sénégal.
Le diankankhé, une des langues couramment parlées est à quelques exceptions près pareil au Khassonkhé. «Nos deux Peuples sont les mêmes. Savez vous que j’ai une partie de ma famille installée à Kayes ? C’est pour vous dire que n’eût été le tracé des frontières des Blancs, nous ne appellerons pas aujourd’hui Sénégalais ou Maliens ; mais, nous serions des Mandingues. C’est le même Peuple de part et d’autre de la frontière et c’est pourquoi nous nous ressemblons tant. Les frontières divisent les Etats mais pas les coutumes et les traditions», dit sagement Oumar Diallo, assis dans un groupe de vieux jouant à la belotte (cartes).
A Tambacounda, les femmes ressemblent à ces belles kayesiennes avec ce charme sahélien qu’elles ont en plus des autres femmes.
En quittant Tambacounda pour mettre cap sur Koumpetoun, la seconde grande ville en allant de Bamako à Dakar, c’est en ce moment qu’on quitte véritablement le Mali.
Mohamed Dagnoko, depuis Dakar : LE COMBAT

COULIBALY

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