Le Syndicat National des Travailleurs des Administrations d’État a animé, ce mardi, une conférence presse à la Bourse du Travail, en présence de ses militants. Cette conférence était le moment propice pour faire le bilan de la grève qu’elle vient d’observer et informer l’opinion nationale qu’il prévoit une autre grève de cinq jours allant du lundi 6 au vendredi 10 novembre 2017.
Dans sa déclaration liminaire à la Bourse du Travail de Bamako-Coura, le Secrétaire Général du SYNTADE, Yacouba Katilé, tente de se défendre en avançant que la mobilisation des travailleurs n’est nullement contre l’enrichissement illicite, mais plutôt sur la loi 2014 du 27 mai 2014 qu’il qualifie d’«injuste et attentatoire aux libertés individuelles». Cette loi, selon Yacouba Katilé, est non seulement sélective, mais aussi rétroactive. Donc, anticonstitutionnelle. Elle a pour but, d’après le leader syndicaliste, d’afficher les fonctionnaires. Car, elle est basée sur la dénonciation égoïste sur base de l’apparence. Cela veut dire qu’un citoyen en fonction à l’apparence d’un fonctionnaire peut dénoncer dans l’anonymat un autre auprès de l’office de lutte contre l’enrichissement illicite. Le comble, selon les conférenciers, c’est que l’office procèdera par tri les personnes dénoncées sur lesquelles elle a à enquêter. Après ce tri au hasard, les dossiers seront transmis à la justice pour sévir. Le conférencier dira pour conclure que des personnes de mauvaises moralités peuvent à cet effet, ne pas être inquiétées à cause de cette sélection hasardeuse. Ces personnes dénoncées sont mises en cause en fonction de leur simple bonne apparence. Et encore mieux, la dénonciation ne concerne pas le personnel du Cabinet du Président de la République, les élus et les Cabinets des Ministres de la République.
L’échec de la médiation proposée par la Présidence de la République a conduit à la grève de soixante-douze heures courant semaine dernière. Bien que, le SYNTADE qui est affilié à la centrale syndicale (UNTM) fait partie des farouches opposants de la loi 2014-015 du 27 mai 2014 portant Enrichissement illicite au Mali.
Du coup, les citoyens maliens se posent la question de savoir les raisons fondées d’un tel rejet de la part des travailleurs par la voix de leur syndicat. La délinquance économique et financière étant une menace pour la stabilité et la sécurité du pays.
Pour ceux qui s’étonnent de la réaction du SYNTADE, le Secrétaire Général dira que le SYNTADE était là à la création des structures pour lutter contre la corruption et la délinquance. Mais en aucun moment, le SYNTADE ne s’était opposé contre le contrôle général d’état, le Bureau du Vérificateur Général, le pôle économique et financier, etc., mais quand le Gouvernement veut se dédouaner auprès des partenaires techniques et financiers, il adopte une arme d’injustice. Donc, le syndicat jouera son rôle.
Mahamadou Yattara : LE COMBAT