Sérieusement préoccupées par ces grèves illimitées des enseignants, les autorités maliennes donnent l’impression d’être au four et au moulin pour sauver l’année scolaire en cours, en évitant une année blanche. Après un compromis avec les Syndicats du fondamental, le Gouvernement a obtenu du Collectif des enseignants du Nord la suspension de leur grève «illimitée».
Après 88 jours sans cours dans les écoles publiques du Nord, les enseignants ont repris service, hier lundi 15 mai 2017. Commencé depuis le 14 février 2017, la grève illimitée du Collectif des enseignants du Nord est suspendue le 14 mai dernier en attendant l’issue des négociations qui seront entamées avec le gouvernement à partir du 22 de ce mois de mai. Cette trêve a été accordée au Gouvernement grâce à la médiation de la Député élue à Tombouctou, Mme Aziza MINT Mohamed et les femmes leaders de Gao et de Tombouctou.
En effet, ces braves dames du Nord du Mali ont effectué des démarches auprès de la Primature et du Département de l’Education nationale (qui avait toujours refusé de reconnaître le Collectif des enseignants du Nord).
Aussi, la pression a été exercée sur ledit Collectif pour obtenir ce résultat.
Le Collectif des enseignants du Nord a été précis dans son communiqué. Selon lui, il a suspendu son mot d’ordre de grève illimitée après qu’il ait reçu, le 12 mai, une lettre du Gouvernement l’invitant à négocier. «C’est une avancée. Car, avant le Gouvernement refusait de nous reconnaître. Il disait qu’on n’était pas légal », apprécient les grévistes. Toutefois, « il convient de rappeler que la suspension du mot d’ordre de grève est une preuve de bonne foi du Collectif et une mesure de confiance préalable aux discussions qui permettront le règlement définitif des problèmes mentionnés dans sa plateforme revendicative », note-t-on dans le Communiqué du Collectif. En outre, c’est une trêve en attendant le début des négociations avec le Gouvernement prévu pour le 22 mai prochain.
Le Collectif revendique la mise à jour des avancements des enseignants, l’intégration des fonctionnaires des collectivités dans la fonction publique (ce qui a été accordé depuis 2010 mais il y a encore au Nord des enseignants qui n’ont pas été intégrés), le retour des services financiers de l’Etat au Nord, l’installation des inspections régionales de la Pédagogie dans les Régions du Nord, le paiement des arriérés d’avancement, la prime de zone et la prime de réinstallation.
Après un compromis avec les syndicats de l’enseignement fondamental dont les closes seront passées devant l’Assemblée Nationale en plus de recul en face du Collectif des enseignants du Nord, nous osons croire que le Gouvernement du Mali tente de sauvegarder l’année scolaire en cours en évitant une année blanche. Sinon, pourquoi attendre jusqu’à 88 jours sans cours dans les écoles et établissements scolaires publics dans le nord du pays pour engager des négociations?
Oumar Diakité : LE COMBAT