Les enseignants du fondamental et du secondaire marchent aujourd’hui, mercredi 6 mars, sur l’ensemble du territoire national. C’est en guise de protestation contre la mauvaise foi du Gouvernement par rapport à la prise en compte de leurs doléances.
«Nous avons trouvé que c’est la seule alternative pour inciter l’État à respecter ses engagements. Ensemble nous ferons tout pour revendiquer nos droits dans la légalité et dans la transparence. Cette marche n’entravera en rien le mot d’ordre de grève du 11 mars prochain». C’est en ces termes que le porte-parole dudit collectif, Adama Fomba, a affirmé, sur les antennes d’une radio privée de la place, la mobilisation unanime de l’ensemble des enseignants du pays pour la réussite de cette énième phase de lutte après la rétention des notes et la série de grèves interminables. Une occasion pour la synergie des neuf (9) syndicats signataires d’appeler l’État à assumer ses responsabilités face à leurs différentes doléances. Au moment où nous mettions cette information sous presse, les images des Assemblées tenues dans les Régions pour la réussite totale de cette marche de protestation ne cessaient d’affluer les réseaux sociaux. Toute chose qui prouve que les Hommes de la craie sont déterminés à mener cette lutte jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.
Seydou Konaté : LE COMBAT
DÉCLARATION DES SYNDICATS DE L’ÉDUCATION SIGNATAIRES DU 15 OCTOBRE 2016 (SYPESCO, SYLDEF, SYNEB, SYNESEC, SYNEFCT, FENAREC, COSES, SNEC)
Considérant les mauvaises conditions de vie et de travail de l’enseignant malien ;
Considérant que la fonction enseignante ne saurait être un pis-aller ;
Considérant l’amateurisme et la négligence qui ont prévalu dans la gestion des affaires de l’enseignant de la part du gouvernement ;
Considérant l’indifférence du Gouvernement face aux problèmes des enseignants.
LES SYNDICATS DE L’ÉDUCATION SIGNATAIRES DU 15 OCTOBRE 2016
DÉNONCENT :
Le mépris du gouvernement envers les enseignants du Mali.
La légèreté et le manque de sérieux de la part du gouvernement lors des négociations autour de nos différents points de revendication.
INFORMENT :
L’opinion nationale et internationale que lors des dernières négociations tenues au ministère de l’Éducation nationale autour des points de revendication des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, le gouvernement du Mali a refusé de faire des propositions concrètes sur les trois points de divergence, notamment :
l’octroi d’une prime de logement ;
la relecture immédiate du décret n°529 P-RM du 21 juin 2013, portant allocation d’indemnité au personnel chargé des examens et concours professionnels en ses articles 1,2 et 3 ;
l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’État.
Les raisons évoquées par le gouvernement sont les suivantes :
les revendications sont irrationnelles et insoutenables ;
les enseignants sont nombreux ;
en accordant cette prime aux enseignants, les autres corps vont la réclamer;
l’État n’a pas d’argent.
AFFIRMENT :
Que les moyens existent bel et bien au regard du gaspillage à ciel ouvert du bien public ;
Que les points de divergence ne sont pas tous d’ordre financier ;
Que les points qui ont fait l’objet d’accord l’ont été depuis deux ans ou plus ;
Qu’ils sont revenus sur ces points parce que le gouvernement n’a pas honoré ses engagements sur lesdits points.
CONSTATENT :
Tout simplement que l’école des enfants des pauvres n’est pas une priorité pour les autorités du Mali.
SUIVENT :
Avec intérêt, les différentes sorties de Madame la Ministre du Travail qui n’ont d’autres buts que de discréditer les enseignants.
REMARQUENT :
Qu’elle a lamentablement échoué à DIOILA, sévèrement lessivé à SÉGOU, subtilement redressé à SAN.
Au vu de tout ce qui précède, nous, syndicats de l’Éducation Signataires du 15 Octobre 2016, venons par la présente déclaration prendre à témoin l’opinion nationale et internationale, dénoncer la mauvaise volonté du Gouvernement à résoudre les problèmes de l’école malienne, quand bien même il en a les moyens.
Nous tenons à réaffirmer au Gouvernement que nous sommes ouverts au dialogue et nous entendons rester dans cette dynamique.
Nous, syndicats de l’Éducation signataires du 15 Octobre 2016, ne cédons pas aux intimidations, aux menaces et pressions de toute nature de la part du Gouvernement.
Nous exigeons tout simplement la satisfaction de nos points de revendication.
Nous userons tous les moyens légaux pour atteindre nos objectifs.
Le porte-parole, Adama FOMBA