mardi 10 décembre 2024
Accueil | Important | Sortie de crise au Mali : Rabat n’est pas le passage obligé

Sortie de crise au Mali : Rabat n’est pas le passage obligé

Longtemps restées accrochées aux basques du Royaume du Maroc, les plus hautes autorités doivent comprendre que ce n’est pas avec ce pays que notre Nord retrouvera la paix, la sécurité et la stabilité espérées. En revanche, une coopération plus accrue et sincère avec Alger et Paris nous conduira au nirvana.

 

Le Mali compte beaucoup sur le Maroc pour régler la crise qu’il vit depuis des années. Mais c’est mal connaitre les ambitions du royaume qui prétend être ami du Mali. Petit pays situé  au nord-ouest de l’Afrique appartenant au Maghreb, le Royaume comme l’appellent d’autres a été longtemps sollicité pour ne pas dire vénéré par les plus hautes autorités maliennes pour trouver une issue favorable à la crise du Nord. Cette sollicitation du Mali en faveur du royaume chérifien ne date pas d’aujourd’hui, d’autres présidents avaient tenté le coup en d’autres circonstances.

Mais toutes ces tentatives sont restées sans lendemain. Il nous revient que le Maroc ne serait pas sincère dans ses relations avec le Mali, d’où l’échec. Le Maroc serait favorable à l’autonomie au Mali. En 2014, une délégation du MNLA avait été reçue par le ministre des Affaires étrangères du Maroc. Cette visite, en son temps avait été critiquée par des malins esprits, car au cours de cette visite, un proche du roi avait reconnu effectivement que « la délégation a été bien accueillie par les autorités qui clament que leur seul but est que le Mali retrouve sa souveraineté, contrairement aux visiteurs qui tenaient à leur autonomie ».

Rien n’a filtré des échanges entre les membres du MNLA et des proches du roi Mohammed VI. Mais, il n’est un secret pour personne aujourd’hui que le Maroc tente d’internationaliser la crise malienne de la même façon qu’il le fait avec la question du Sahara à laquelle il n’arrive pas à trouver une solution. A cet effet, pendant que la crise battait son plein, le célèbre quotidien marocain disait que le Maroc souhaite une « démarche plus globale et mieux coordonnée » !

Autrement dit, la crise du Mali, contrairement à ce qui se dit dans les couloirs des Nations unies, ne comporte pas que l’aspect militaire et les partisans de l’intervention armée sont appelés à revoir leur copie. Or, en son temps, une intervention rapide du Maroc permettait aux troupes maliennes de mieux défendre leur position et de contrer l’adversité qui vient d’ailleurs.

L’Algérie qui fait frontière avec le Mali et la France sont les clefs de voûte de la paix retrouvée au Mali. Il s’agit à présent de penser à la sauvegarde de leurs intérêts vitaux et à jouer cartes sur table pour nous éloigner dissiper une bonne fois cette guérilla meurtrière qui déjoue tous les accords pour la paix, les cessez-le-feu, les ententes…

Le Maroc fait dos au Mali et embrasse le voisin nigérien

En effet, cela ne date pas d’aujourd’hui, malgré les cris de cœur des Maliens pour demander un appui du voisin marocain, c’est un autre pays voisin le Niger qui se voit appuyer par le Royaume chérifien. Le soutien du Maroc prendra la forme de l’envoi de matériel militaire dont la liste devrait être scellée rapidement.  Par voie de communiqué nous apprenons que l’opération bénéficiera de raids aériens sur les positions des insurgés de la nébuleuse terroriste. Or depuis des années, la main du Mali est restée tendue vers le Maroc sans réponse.

A.D LA SIRENE | lecombat.fr

Djibril Coulibaly

Voir aussi

Diplomatie : les États-Unis sur le fil du rasoir au Mali

L’activisme diplomatique des États-Unis au Mali soulève des questions fondamentales sur la souveraineté nationale et …

Laisser un commentaire

Aller à la barre d’outils