Dans le monde, les hommes ont moins de chances d’avoir accès au traitement contre le VIH et sont plus susceptibles de décéder de maladies associées au sida.
Ils sont plus infectés mais moins traités que les femmes. Selon un rapport rendu public par l’Onusida. 60 % de la totalité des nouvelles infections par VIH dans le monde touchent des hommes, en dehors de l’Afrique du Sud et orientale. Par contre, moins de la moitié des hommes vivant avec le sida sont actuellement sous traitement, contre 60 % des femmes.
Ce constat, présenté vendredi 1er décembre à Ottawa, révèle également que les hommes consultent moins fréquemment les services de soins que les femmes, ont moins de contrôles de santé et sont diagnostiqués d’une maladie mortelle liée au VIH à des stades plus tardifs que les femmes. Une étude menée en Afrique du Sud a montré ainsi que 70 % des hommes décédés de maladies associées au sida n’ont jamais cherché à soigner le VIH. Les hommes risquent également davantage que les femmes de débuter le traitement tardivement ou de l’interrompre.
Le préservatif moins utilisé
Ces inégalités sont particulièrement marquées en Afrique subsaharienne, où les hommes vivant avec le VIH ont 20 % de chances en moins de connaître leur état sérologique que les femmes. Ils sont aussi 27 % moins nombreux à avoir accès au traitement. Or, lorsque les personnes ne sont pas sous traitement, elles sont plus susceptibles de transmettre le VIH, précise le rapport d’Onusida.
Dans la même région, à mesure que les hommes avancent en âge, leur utilisation de préservatifs pour des rapports sexuels avec un partenaire occasionnel devient plus faible et ils sont plus susceptibles d’être séropositifs. La moitié des hommes âgés de 40 à 44 ans et 90 % des hommes âgés de 55 à 59 ans ont en effet déclaré ne pas utiliser de préservatif. L’Onusida déplore également la diminution de l’utilisation du préservatif en Australie, en Europe et aux États-Unis.
Anéantir l’épidémie d’ici 2030
Par ailleurs, le rapport indique également que les homosexuels sont 24 fois plus susceptibles de contracter le VIH que les hétérosexuels dans le monde. En outre, dans plus d’une douzaine de pays (Mexique, Nigeria…), plus de 15 % des homosexuels vivent avec le sida.
« Si nous laissons la complaisance s’installer, le VIH va s’implanter et nos espoirs de mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030 seront anéantis », a déclaré Michel Sidibé, directeur de l’Onusida. Les Nations unies ont fixé cette échéance pour mettre fin à l’épidémie de sida dans le monde.
L’Onudisa rappelle qu’en permettant aux hommes de demeurer séronégatifs, d’être dépistés régulièrement et de débuter et de rester sous traitement s’ils sont diagnostiqués séropositifs, les bénéfices ne vont pas seulement améliorer les résultats en matière de santé des hommes, mais ils contribueront également à réduire les nouvelles infections du VIH parmi les femmes.
Le figaro.fr AFP agence