mardi 16 avril 2024
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Sanctions contre les enseignants grévistes: retenue de 19 jours sur les salaires

Le torchon va continuer de brûler entre le gouvernement et le monde enseignant. L’exécutif a choisi de sévir, sans peut-être calculer toutes les conséquences.

Agir conformément aux dispositions légales, c’est la justification avancée par le ministre de l’Économie et des Finances et non moins Premier ministre, chef du gouvernement, Dr. Boubou Cissé, comme raison de la sanction qu’il a prise contre les enseignants ayant récemment observé des journées de grève. En effet, par décision n° 00724/MEF-SG en date du 19 février courant, il a été instruit au directeur national du Trésor et de la Comptabilité publique de procéder à des retenues sur les salaires de tous les enseignants coupables, aux yeux du pouvoir, d’arrêt de travail s’étalant sur quatre séances de grève. Celles-ci ont eu lieu, respectivement, du 21 au 24 décembre dernier, du 21 au 24 janvier passé, encore du 27 au 31 janvier et enfin du 03 au 07 février 2020, soit un total de 19 jours.
La directive précise que le personnel et les enseignants qui se sont abstenus de grever ne sont pas concernés par la mesure dont le fondement est la Loi n° 87-47/AN-RM du 10 août 1987 relative à l’exercice du droit de grève.
Il apparaît donc clairement que tous les enseignants ne subiront pas la sanction. Manoeuvre de division déclenchée par l’autorité d’État ou acte de bon sens? Les avis sont partagés. Une grève des enseignants a toujours été envisagée au plan national et non de manière sélective. Une zizanie risque d’être créée entre les enseignants eux-mêmes, qui apparaîtraient comme non solidaires, sinon désunis, voire pire. Surtout que le pouvoir a décidé de recruter dans la foulée 15.000 vacataires chargés de suppléer à l’absence des grévistes demeurant sur une position radicale. Ce chiffre donne inéluctablement à comprendre que c’est exactement le nombre d’enseignants en situation de grève, lesquels risquent, on évite de le dire, un limogeage sans autre forme de procès.
Mais se débarrasser de 15.000 fonctionnaires du corps enseignant est-il une perspective réfléchie de la part du gouvernement ? Il y a comme du grabuge dans l’air. C’est un danger de plus pour la République à travers l’institution scolaire dont le fonctionnement touche tous les citoyens. Peut-être va-t-il falloir revenir sur une décision qui ne manquera pas de provoquer de nouveaux remous dans un pays qui en a déjà assez.

Bogodana Isidore Théra

Djibril Coulibaly

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