Alors que les Maliens ne sont pas situés sur la durée de la transition en cours et sur laquelle les débats continuent à Accra, à Bamako, on se prépare déjà pour la présidentielle. C’est dans cette optique que le parti pour le Rassemblement du Mali (RPM) a tenu du 28 au 29 décembre, au Palais de la culture sa troisième assise du Comité central. Ce fut l’occasion de choisir Bocary Tréta comme porte-étendard. Mais il ne semble pas faire l’unanimité.
Selon un adage « la charité bien ordonnée commence par soi ». C’est ce que Dr. Bocary Tréta serait en train de faire au sein du RPM. Lors de la 3e assise du comité central tenu les 28 et 29 décembre dernier, il s’est proposé pour être le candidat du parti pour les prochaines élections qui sont pour le moment en négociation entre les autorités du pays et la Cedeao.
Contre cette décision qui ne serait pas l’avis d’un certain nombre de membres du parti, le Collectif pour la défense des statuts et règlement intérieur rejette ce choix que le président du parti vient de faire sur sa propre personne. Selon le secrétaire général du Collectif, Baber Gano, conformément à l’article 8 du Règlement intérieur, les instances délibèrent sous forme de résolutions, de motions et de recommandations. Leurs décisions sont exécutoires.
Le rôle du Comité central est précisé à l’article 43 des statuts du parti : » Le Comité central est le plus haut organe de décision du parti entre deux congrès, il ne saurait prendre des décisions ne relevant pas de son domaine de compétence ». Cependant, selon le même secrétaire général, avant ces assises du Comité central, il y a une lettre circulaire N 078 P/BNP RPM 2021 du 13 octobre auquel le parti devrait se référer pour le renouvellement des organes.
Il est à noter que les deux grandes formations politiques à savoir le RPM et URD sont toutes confrontées à des problèmes de succession à la tête du parti en l’absence de leurs anciens présidents. Pour l’URD, la mort de Soumaïla Cissé a creusé une fosse dans le parti. Pour le RPM, c’est la chute du régime d’IBK.
L’origine de tous ces problèmes est le manque de leadership. Aujourd’hui, c’est le véritable mal des partis politiques. Les responsables n’arrivent pas à former de jeunes cadres pour relever les défis de leurs partis. Alors que l’aide aux partis politiques est donnée pour la formation des jeunes qui sont les futurs dirigeants du pays.
En tout cas, le cas du RPM n’est pas étonnant puisque ç’a été toujours comme ainsi au sein de ce parti. Depuis son ascension à la magistrature suprême en 2013, les petits coups par-ci et par-là pour le bénéfice d’une seule personne. L’on se rappelle les conditions de l’élection de Moussa Timbiné au perchoir de l’Assemblée nationale du Mali. Et cette fois-ci, au regard des difficultés que connait le parti, vont-ils se battre pour les idéaux du parti ou pour l’intérêt d’une seule personne ?
Lansine COULIBALY LE COMBAT