samedi 23 novembre 2024
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Risque d’affrontements sanglants entre deux villages dans le Cercle de Kita : L’irresponsabilité du service local des eaux et forêts au centre des accusations

 Les villages de N’Ganou et Djéguila, à Fouladougou, Commune rurale de Sébékoro, Cercle de Kita, sont opposés autour de la gestion de la forêt et d’une marre dans ledit terroir. Des villageois mettent en cause la rigueur du service des eaux et forêts du Cercle de Kita à mettre définitivement fin à la coupe abusive des bois qui est la base de ces oppositions qui risquent d’engendrer d’éventuels conflits aux conséquences regrettables.

 Depuis près d’un siècle, les Camara de Djéguila sont installés dans le terroir de Fouladougou. Leur village, Djéguila, est contigu à celui de N’Ganou une localité considérée comme autochtone de Fouladougou. Les deux villages vivaient, jadis, ou même jusqu’à un passé récent, en parfaite harmonie.

Cependant,  au cours de ces trois dernières années, la cohabitation  est devenue difficile, voire invivable. L’atmosphère est tendue entre les Habitants des deux villages. Les villageois de Djéguila sont souvent traités d’étrangers par leurs voisins de N’Ganou, avec à la clé des actes provocateurs. C’est le moins qu’on puisse dire à propos des tensions qui  perdurent entre les deux communautés.

De quoi accuse-t-on le service des Eaux et forêts dans ce conflit ?

En effet, Djéguila se plaigne depuis longtemps de la coupe abusive des bois dans ses contrées sur instruction de personnes influentes de N’Ganou. Ces plaintes ont toujours été suivies de demandes d’intervention des autorités administratives et politiques, seules habiletés à interdire la pratique de déforestation et de coupe de bois dans la zone.

En son temps, le problème avait eu un dénouement heureux après les différentes interventions du Ministère en charge de l’Environnement et du chef d’antenne de Sébékoro.

Toutefois, selon le Chef du village de Djéguila, Dougaba Camara, « depuis quelque temps, les Habitants du village de N’Ganou ont recommencé de plus bel ». « Au demeurant, nous assisterons à une désertification sans précédent », a-t-il interpellé le service des Eaux et forêts de Kita dans sa correspondance datant du 10 avril 2018.

Dans cette lettre, Dougaba Camara dénonce : «Nous avons usé de tous les moyens légaux pour arrêter ces dégâts par des constats d’Huissier, des correspondances et des photos… ».

Au-delà de la coupe abusive de bois, une marre devient source de mésententes entre les deux villages. Selon le Chef de village de Djéguila, « une Organisation Non Gouvernementale (ONG) évoluant dans la Commune a entamé des réalisations au tour d’une marre sur le terroir villageois de Djéguila pour le compte du village de N’Ganou ».

De ce fait, à Djéguila, des voix ont été haussées contre ce projet de pisciculture.

«Cette réalisation de  piscicole ne fait l’objet d’aucune information et de consentement du village bénéficiaire dont je suis le Chef. Ce qui laisse entendre qu’elle se réalise contrairement aux principes de la décentralisation selon lesquels aucune activité non prescrite dans le plan de développement communal ne doit être menée par une ONG dans la Commune » a interpellé Dougaba le Maire de la Commune de Sébékoro.

En plus, s’insurge le Chef de village de Djéguila, « notre indignation fut d’autant plus grande quand nous avons constaté des barres de fer implantées tout au tour du puits alors que nous avions sollicité la mairie pour l’arrêt de toute convoitise, parce que faisant l’objet de litiges de longues années portés devant les autorités administratives et locales de la circonscription ».

Au moment où nous mettions sous presse, l’arrivée des agents des Eaux et forêts était attendue dans la localité. Mais, a-t-on appris, ces derniers auraient reporté la rencontre pour faute de moins de déplacement. Affaire à suivre !

Oumar Diakité : LE COMBAT

Rédaction

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