Selon des sources locales, des Hommes armés, probablement des « djihadistes », ont incendié le mardi dernier, dans l’après-midi, six classes et la mairie de la Commune rurale de Deberé, située à une quinzaine de km de Douentza ville, Région de Mopti.
Cet acte criminel augmente la triste longue liste d’édifices publics, qui étaient au nombre de 39 écoles, réduit en fumées. Selon les autorités scolaires locales, à cause du phénomène d’insécurité sévissant dans le Centre du pays, en octobre dernier, il a été recensé, dans le seul Cercle de Douentza, plus de 1400 enfants qui sont privés de leurs droits à l’éducation. Les écoles sont devenues la principale cible des partisans d’Amadou Kouffa qui exploite cette faiblesse pour étendre son influence. Ces hommes tentent de gagner la confiance des populations.
Pour donner espoir aux paisibles citoyens du Centre du pays, le Premier Ministre a déclaré lors de sa visite dans la Région que le Gouvernement va «désarmer, de gré ou de force, les milices. L’État ne va pas sous-traiter sa sécurité». C’est très curieux d’entendre ce genre de discours. Alors que le désarmement devrait commencer d’abord à Gao, Kidal, Ménaka et Taoudéni avant la Région de Mopti. Tout porte à croire que ceux qui se sont armés l’ont fait parce que l’État a démissionné. Pour preuve, le dimanche dernier, la tension était très vive dans cette partie de la région. Parce que, le samedi, six personnes ont été tuées non loin de Mondoro (Cercle de Douentza). Dans cette Commune rurale, l’insécurité est devenue un phénomène de tous les jours. Les Habitants de cette localité, majoritairement constitués d’Agriculteurs et d’Éleveurs, sont aujourd’hui des proies faciles pour les coupeurs de routes et les Djihadistes.
Le Centre du pays a progressivement basculé dans la violence armée depuis 2015. Les affrontements intra et inter communautaires sur fond de compétitions de tous genres autour des ressources naturelles sont devenus monnaie courante. Les assassinats ciblés des élus locaux et autorités traditionnelles ainsi que les attaques contre les Représentants de l’État meublent le quotidien des populations locales. Cette situation a entraîné le repli d’une grande partie de l’Administration, et a contraint nombreux enseignants à abandonner leurs postes.
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