Le président du Conseil national de transition (CNT), le Colonel Malick Diaw, a présidé le lundi 4 avril 2022, la rentrée solennelle de l’organe parlementaire de la Transition malienne. Dans son discours d’ouverture, il a fustigé la CEDEAO, l’UEMOA et l’Union européenne contre le Mali. Tout en invitant les membres du CNT à une attention particulière pour cette session, le président a interpellé le Premier ministre sur le bilan présenté devant le CNT, lors de la session passée.
Conformément à l’article 65 de la Constitution, le 1eravril consacre le démarrage solennel de la session ordinaire d’avril 2022 du CNT. “Votre présence en ces lieux représente en outre pour nous un signal fort de votre attachement et de votre soutien renouvelé au CNT, en tant qu’organe législatif de la transition, chargé notamment du vote des lois, du contrôle de l’action gouvernementale, de l’orientation et du suivi-évaluation de la feuille de route de la transition’’, a déclaré le président du CNT.
Il a souligné que le 9 janvier 2022, lors des sommets extraordinaires respectifs, l’UEMOA et la CEDEAO ont pris des sanctions injustes, injustifiées et inhumaines à l’encontre de notre pays.
Selon Colonel Malick Diaw, la finalité desdites mesures, comme vous le savez, était d’isoler complètement le Mali et le sevrer des ressources. Partant, le présidant du CNT a salué la bravoure légendaire des populations maliennes des villes et des campagnes ainsi que celles de la diaspora, sortie massivement, le 14 janvier 2022, pour défendre la patrie, soutenir les autorités de la transition, glorifier les Forces armées maliennes et fustiger l’attitude de ces organisations sous régionales dont le Mali est pourtant fier d’en avoir été membre fondateur.
“Cette mobilisation populaire gigantesque, inédite dans l’histoire de notre pays restera éternellement gravée dans nos annales. Elle est la preuve parfaite que face à l’adversité, face à l’arbitraire, les Maliens restent toujours unis singulièrement lorsque l’ennemi découvre son front’’, poursuit-il.
“Pourquoi tant d’acharnement et d’agressivité contre notre pays et ses dirigeants. Pourquoi tant de volonté à vouloir assujettir notre peuple et ses gouvernants ?’’, s’est-il interrogé.
Pour lui, le Mali est désavoué et on tente de le dénigrer partout sur la scène internationale. Selon lui, la suspension de la diffusion au Mali de RFI et France24, suite à la campagne d’intoxication médiatique orchestrée contre notre pays et les FAMa sont un témoignage.
“Le Président français a avoué publiquement ce que l’opinion soupçonnait depuis fort longtemps et exposé au grand jour l’influence coupable dont la CEDEAO semble faire l’objet, spécialement sur le dossier du Mali’’, dit-il.
Lors de sa conférence de presse de campagne du 17 mars 2022, diffusée sur la Chaîne BFM TV, le président Macron déclarait grosso modo sur le sujet : « J’en appelle à la CEDEAO, l’organisation régionale et à l’Union africaine pour prendre les décisions qui conviennent et que la France appuiera comme nous l’avons fait à chaque fois. Là, je compte m’entretenir dès demain avec le président Nana Akufo Addo, président en exercice de la CEDEAO pour l’appeler à prendre toutes les décisions utiles en la matière », disait Macron.
Pour Malick Diaw, cette manière de traiter les questions sur le Mali pour l’obliger à rentrer dans le rang est inacceptable. C’est en ce sens qu’il a invité les Maliens à rester debout sur les remparts comme l’ont fait les devanciers.
Toutefois, a-t-il rappelé, les pourparlers avec la CEDEAO se poursuivent néanmoins pour accorder nos positions au seul bénéfice du Mali et de la sous-région ouest-africaine. “Il est clair pourtant que le Mali ne sollicite aucunement un traitement de faveur quelconque, mais souhaite seulement être compris et traité dignement. Nous voulons juste que notre pays soit maitre de sa propre destinée, qu’il puisse vivre en paix et entretenir désormais des relations bilatérales ou multilatérales de façon souveraine avec ses partenaires et ses amis’’, a-t-il rappelé.
Exprimant sa reconnaissance et la gratitude vis-à-vis des autorités et du peuple malien et à tous les pays frères et amis, le président du CNT a fait savoir que le sursis à l’exécution desdites sanctions décidé par la Cour de l’UEMOA, le 24 mars 2022 en dit long sur leur illégalité et la force des arguments développés par l’État malien et ses avocats.
Bourama KEITA LE COMBAT