samedi 23 novembre 2024
Accueil | Santé | RENTRÉE DES CLASSES D’EXAMEN : Quand le gouvernement veut se donner bonne conscience au mépris de l’avenir des enfants

RENTRÉE DES CLASSES D’EXAMEN : Quand le gouvernement veut se donner bonne conscience au mépris de l’avenir des enfants

Les classes de 9e, 12e, CAP et BT ont officiellement repris hier mardi 2 juin. Une reprise sans les syndicats grévistes qui ont maintenu leur mort d’ordre faute d’accord avec le gouvernement.

 

Cette reprise découle de la seule volonté du gouvernement de se donner bonne conscience au mépris de l’avenir de nos enfants. Et cela d’autant plus qu’elle a eu lieu dans un contexte marqué par une montée en flèche des cas positifs au nouveau coronavirus. La veille de la rentrée (lundi 1er juin 2020), le Mali a enregistré 50 nouveaux cas pour un total de 1.315 cas confirmés (dont 78 décès et 744 guéris) depuis le 25 mars 2020.

Comme mesures préventives, le ministère de l’Education a annoncé un effectif rotatif de 25 élèves « masqués » par classe dotée de kit de lavage. Cela suffit-il à mieux protéger les élèves et leurs enseignants ? Le doute est permis car nous savons tous ce qu’il en est réellement du respect des mesures préventives. Et rien ne prouve que le gouvernement puisse régulièrement fournir des masques, du savon aux établissements scolaires. Sans compter que l’accès à l’eau est énigmatique à Bamako à plus forte raison dans les autres localités du pays.

Cette répartition pose déjà problème pour qui sait la pléthore à laquelle sont confrontés presque tous les ordres d’enseignement dans notre pays. Sa mise en œuvre nécessite plus de classes et plus d’enseignants si on tient réellement à ce que cela ne soit pas un handicap pédagogique pour les enfants.

Cette reprise se heurte aussi à un autre problème de taille : la grève des enseignants dans les écoles publiques ! Avant la fermeture à cause de la COVID-19, celles-ci étaient presque à trois mois sans cours. Dans une lettre circulaire (N°075) relative au « boycott des activités pédagogiques de la semaine », le Collectif des Syndicats de l’Education signataire du 15 octobre 2016 a demandé à l’ensemble des militants et sympathisants de « boycotter toutes les activités pédagogiques à compter du mardi 2 juin jusqu’ au vendredi 5 juin 2020. Ils se disent « déterminés et résolus pour la cause de l’école malienne… ».  Il en sera ainsi jusqu’à un accord avec le gouvernement car c’est la nouvelle stratégie adoptée par les ces organisations syndicales.

Autant dire que, pour le moment, cette « corona-reprise » ne concerne réellement que les écoles privées. Comme alternative à cette situation, les autorités misent certainement sur les nouvelles recrues dans la Fonction publique des collectivités ainsi que les volontaires engagés. Une option au mépris également de la qualité de l’enseignement dispensé car ces volontaires sont non seulement insuffisants, en nombre pour couvrir le besoin d’enseignants sur tout le territoire malien, mais aussi leur niveau n’a pas été suffisamment testé. Sans compter que, avant la « corona-vacances », la plupart des volontaires avaient été chassés des classes par les élèves.

Malgré toutes ces difficultés, les autorités entendent faire entrer toutes les classes. En effet, selon le Secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, M. Kinane Ag Gadega, si la situation épidémiologique s’améliore, les autres classes reprendront à partir du 1er septembre pour deux mois de cours.

La prochaine rentrée scolaire (2020-2021) étant visiblement fixée à décembre. Le gouvernement malien se soucie-t-il réellement de l’éducation de nos enfants, donc de l’avenir du pays ?

Moussa Bolly

Djibril Coulibaly

Voir aussi

Le serment d’Hippocrate vire au serment d’hypocrite

  La prolifération au Mali des cliniques privées, des cabinets médicaux, des pharmacies… loin d’être …

Laisser un commentaire

Aller à la barre d’outils