Bon nombre de maliens ont applaudi la belle image de l’accolade entre les deux éléphants de la forêt politique du Mali à savoir le Président de la République, IBK et le chef de file de l’Opposition, Soumaila Cissé. L’image était d’autant plus belle qu’elle a non seulement fait le tour de la toile mais aussi et surtout a suscité beaucoup de commentaires sur les réseaux sociaux et les choux gras de beaucoup de journaux de la place. Cette rencontre, loin d’être un complot contre le peuple, encore moins une complicité, participerait à la décrispation de l’atmosphère sociopolitique, surtout qu’elle a eu lieu au moment où le pays traverse une crise sociale gravissime touchant deux secteurs clés du développement, à savoir l’éducation et la santé. A-t-il été seulement question de la grève des agents de la santé ? IBK n’a-t-il pas proposé à l’Opposition de figurer dans le prochain gouvernement ? Ce Duo n’est-il pas une stratégie pour mieux préparer le duel en 2018 ?
Muet depuis la mise en place de son cabinet, le chef de file de l’Opposition Soumaila Cissé semble se revêtir de son manteau de leader de l’Opposition Républicaine. Après sa sortie très remarquable à la Conférence d’Entente Nationale, le voici à Koulouba pour rencontrer le chef de l’Etat afin d’attirer son attention sur la grave crise qui secoue actuellement les structures socio-sanitaires du pays. Cette crise est consécutive à la grève illimitée des agents de santé. Au micro de l’ORTM, Soumaila Cissé dira qu’il était venu rencontrer le Président de la République à sa demande pour qu’il s’implique personnellement afin de trouver très rapidement une issue favorable à la grève des agents de santé. La question qui est sur toutes les lèvres est celle de savoir si les deux têtes de proue de la politique malienne ne se seraient pas dit autre chose, comme la formation d’un gouvernement d’union nationale pour juguler les différentes crises qui ébranlent la République. La réponse à cette question sera connue certainement après la composition du nouveau gouvernement qui ne saurait plus tarder si l’on en croit les rumeurs. L’Opposition acceptera-t-elle de rentrer dans un gouvernement d’union nationale à 15 mois des élections présidentielles ?
Nul ne peut être contre un gouvernement d’union nationale pour sauver la Démocratie et la République fortement ébranlées par les crises à répétition. Oui au gouvernement d’union nationale, mais pas à n’importe quel prix, pour ne pas donner l’impression au peuple qu’il ya un complot ourdi par les hommes politiques contre lui. Il serait bien possible si celui qui tient le gouvernail accepte de se remettre en cause, de se sacrifier pour le Mali en renonçant à un second mandat et en promettant d’organiser des élections transparentes en 2018. Toute autre proposition serait malicieuse et compromettante pour l’Opposition et réduirait toutes ses chances de réaliser l’alternance en 2018.
En somme, si la décrispation de l’atmosphère politique a été saluée par bon nombre d’observateurs du landernau politique malien, ils voudraient bien également que le jeu politique soit animé par les deux camps au grand bonheur du peuple et pour un véritable ancrage de la démocratie.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com
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