Afin d’éviter tout licenciement de son personnel contractuel durant les 24 mois de réhabilitation et sur instruction de Mme la Ministre de la Culture, la Direction du Centre International de Conférences de Bamako (CICB), après évaluation de la situation budgétaire, mise sur ses factures impayées pour gérer la paie des travailleurs avant sa réouverture. Donc les salaires ont toujours été payés sur cette base. Toutefois, la lenteur des créanciers à honorer leurs engagements cause d’énormes retards dans le paiement de ces salaires.
Selon un cadre du CICB (Centre international des Conférences de Bamako), c’est la République Populaire de Chine qui, ayant construit le CICB en 1995, contribue à le réhabiliter pour le rendre plus moderne et en conformité avec les standards internationaux. Aucun centime de l’État malien n’est engagé dans les frais de réhabilitation dudit Centre. Le projet fait suite à la visite du Président de la République en Chine.
Les travaux de réhabilitation
Le projet de réhabilitation du CICB a été initié dans le cadre des accords de coopération économique et technique signés le 24 février et le 22 décembre 2014 entre les Gouvernements du Mali et de la Chine. Faut-il rappeler que c’est le Palais des Congrès de Bamako qui a été rebaptisé Centre International des Conférences de Bamako (Loi n°06-009 du 23 janvier 2006, portant changement de dénomination du Palais des Congrès de Bamako en Centre International de Conférences de Bamako).
Le but de cette réhabilitation est de relever le niveau de confort afin de répondre aux standards internationaux avec plus de modernité et de sécurité. Ce projet de réhabilitation qui coûte précisément 17 milliards de FCFA est financé à hauteur de 80% par le Gouvernement de la République Populaire de Chine sous forme d’aide non remboursable, et le reliquat, soit 20% sous forme de prêt sans intérêt remboursable sur une durée indéterminée. La concrétisation de cette réhabilitation fait suite à la dernière visite du Chef de l’État en Chine où plusieurs accords de coopération ont été signés, dont celui de la rénovation du CICB. Ce dossier a été piloté depuis mars 2014 par le Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale et l’Ambassade de la Chine au Mali, le suivi technique est effectué par les services du Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme (DRUC : Direction Régionale de l’Urbanisme et de la Construction).
La problématique du paiement de salaires du personnel
En effet, selon nos informations, bien avant le sommet AFRIQUE/France, le syndicat avait été déjà alerté que le CICB sera rénové, certains ont même applaudi que leur structure répondra aux critères internationaux après 20 ans d’existence. Le syndicat a ainsi soulevé les soucis de salaires pendant la durée de la rénovation (24mois) et à cet effet, le Département de la Fonction Publique avait même été saisi. Ce dernier, à son tour, prévient que selon les textes, les contractuels doivent être licenciés durant la période des travaux de rénovation.
Cependant, pour éviter des tensions sociales, il a été convenu de gérer ce problème de façon humaine. La Ministre de la Culture a rejeté toute idée de licenciement des travailleurs. En privilégiant le social, elle a estimé que la meilleure formule serait de garder tout le monde au lieu de licencier des chefs de famille. C’est ainsi que la Direction du CICB a entamé des démarches dans ce sens. Elle a programmé de payer les travailleurs avec l’argent que plusieurs structures de l’État doivent au CICB pour des factures impayées.
Donc, selon les évaluations, le CICB pouvait faire face à la situation d’ici sa réouverture. Ainsi, les salaires ont été payés sur cette base jusque-là. Mais, faut-il reconnaître que le retard est arrivé avec la lenteur des créanciers à honorer leurs engagements.
«En raison de la fermeture du CICB pour les travaux de mise à niveau de l’infrastructure, en marge du Sommet Afrique/France et de la mise en œuvre de l’Accord de réhabilitation par la partie chinoise, le Ministère de la Culture a engagé des négociations avec le Comité syndical du CICB et a instruit à la Direction de prendre des dispositions pour une gestion sociale des travailleurs afin d’éviter tout licenciement en attendant la fin des travaux. Il est à rappeler que le financement et la gestion financière de tout projet relatif à un accord de coopération nécessitent des préalables. La Ministre de la Culture n’est ordonnateur à ce jour d’aucun Budget en lien avec la rénovation du CICB», a-t-on expliqué.
Oumar Diakité : LE COMBAT