Face à l’arrogance d’Emmanuel Macron, qui vient de convoquer les dirigeants des pays du G5 Sahel à venir s’expliquer à Pau le 16 décembre 2019 sur les mouvements antifrançais qui y montent en puissance, nos élites doivent avoir une vision des moyens et conditions du sursaut patriotique de sauvetage de notre patrie.
Notre peuple est conscient et disponible pour les causes patriotiques. Ce qui lui manque c’est l’apport des cadres politiques, administratifs et des hommes de culture en termes d’organisation, d’éducation et de mobilisation dans son combat multidimensionnel contre les forces rétrogrades internes à notre société d’une part, contre les forces impérialistes de recolonisation politique et économique de notre pays, d’autre part.
Ce sont nos dirigeants, tournés vers eux-mêmes et sans souffle vivifiant, qui permettent aux ennemis extérieurs de transformer les fissures de notre société en brèches pour entrer et prendre la forteresse Mali. Le mal malien est d’abord interne à notre pays. Ce mal s’appelle inconscience et inconsistance patriotiques de nos élites. Si notre peuple est organisé et mobilisé sur sa devise (Un Peuple-Un But-Une Foi), les puissances extérieures renonceront à leur projet de partition du Pays.
N’oublions jamais que la bourgeoisie française a toujours été l’une des plus intelligentes du monde. Comme l’a dit le Général De Gaule, «la France n’a pas d’ami, elle a des intérêts». Les français connaissent le peuple malien mieux que nos dirigeants actuels qui, tournés vers eux-mêmes sont incapables de voir à travers les signes la marche de l’histoire.
Après 164 ans d’histoire commune, le peuple malien est loin d’être antifrançais ; mais il reste fidèle à ses valeurs d’honneur et de dignité. Les français sont suffisamment intelligents pour faire le bon choix face à des interlocuteurs valables maliens.
En décembre 2012, en introduction à «Esquisse d’une politique d’utilisation des ressources naturelles pour le développement du Mali», j’écrivais : «Les dirigeants politiques et militaires de la transition sont condamnés à sortir de l’ordinaire, des sentiers battus pour faire face aux défis actuels du pays». Ainsi, il fallait surtout éviter que les conditionnalités de la libération des régions nord du Mali ne soient pas une corde au cou de la République du Mali. C’est hélas le cas aujourd’hui.
Nous sommes malheureusement tombés dans le piège. Nous avons la corde au cou avec la France, les chaines aux pieds avec la communauté internationale dont les intérêts se confondent avec ceux de la France. Et c’est pourquoi Emmanuel Macron se croit tout permis, y compris intimer l’ordre aux dirigeants de pays qui s’estiment souverains à venir s’expliquer chez lui. C’est le comble de l’humiliation ces dirigeants, surtout celui du Mali après le dédain manifesté à son égard lors de la cérémonie d’hommage (02 décembre 2018) des 13 soldats de Barkhane tués au Mali le 25 novembre 2019 dans un crash d’hélicoptères.
Ici sera génie notre peuple s’il s’élève au-dessus de la mêlée, de la règle commune pour faire la petite différence qui sauvera la patrie de la partition et de la régression au carré. Compte tenu des pratiques vécues au cours des 29 dernières années, la jeunesse est notre espoir. Puisse dieu guider les pas de notre peuple avec la baraka de nos ancêtres et une bonne inspiration !
Diatrou Diakité Consultant indépendant