Lors des campagnes de l’élection présidentielle d’août 2018, le Chef de l’État s’est engagé solennellement et devant le Dieu et les Hommes, pour son second mandat, à promouvoir la jeunesse et créer une zone industrielle moderne à Koulikoro. Mais, à ce jour, cet engagement est mis en doute aux yeux des jeunes de Koulikoro qui avaient, pourtant, cru à la réalisation de ce vaste et gigantesque projet. À l’avis général, ce projet ne verra, malheureusement, jamais le jour.
Dans le cadre de la politique nationale pour lutter contre pauvreté et le sous-développement dans leur Région, les populations de Koulikoro, singulièrement les jeunes, avaient fondé beaucoup d’espoir sur les engagements de l’État malien par la voix du Chef de l’État, Ibrahim Boubacar Kéïta, qui leur avait promis monts et merveilles lors des campagnes de l’élection présidentielle de 2018. Surtout il avait dit, lors de son investiture le 4 septembre dernier, qu’il dédie prioritairement son second mandat à la promotion de la jeunesse malienne. «Je veux faire de la jeunesse la grande cause de ce nouveau mandat et je veux être jugé sur cela. Elle constitue la majorité silencieuse qui souffre et peine à trouver repères, opportunités et perspectives. J’engagerai un pacte national pour la jeunesse à travers des investissements considérables dans la refondation de notre système éducatif et de formation ainsi que la promotion de l’emploi». C’est dans le cadre des mêmes campagnes qu’il avait fermement et solennellement promis aux populations de Koulikoro un vaste projet de construction d’une zone industrielle qui servira de source d’emploi pour les jeunes et les femmes notamment.
Après 5 mois, la jeunesse de la cité du «Meguetan» ne voit rien venir comme projet de développement infrastructurel et de construction d’une zone industrielle. Pourtant, cet engagement vient du Président de la République en personne pour qui, œuvrer à la promotion du secteur d’emploi pour, en général, les jeunes de la Région de Koulikoro, ville située à 60 km de Bamako faisait parti de ses priorités. Manière de soulager cette jeunesse réunie au sein d’un mouvement qui réclamait depuis 2017 la réouverture de leur usine, l’HUICOMA, qui était une véritable laitière et pour les travailleurs employés et pour l’ensemble des acteurs socioprofessionnels de la Région. Alors que, le Gouvernement, à l’époque d’Abdoulaye Idrissa Maïga, avait, dans un premier temps, commencé à poser des actes concrets sur le terrain afin de soulager au cri du cœur des jeunes de cette Région. Un schéma directeur de payement du plan social avait même été envisagé avec les mesures de réalisation d’une zone industrielle qui pourrait se répandre dans les autres Régions du pays.
Donc, face à cette promesse du Président IBK et de son Gouvernement, la jeunesse s’interroge anxieusement et objectivement sur le fait que le successeur du Ministre du Développement industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim à l’époque, Baba Moulaye Boubacar, n’a pas encore jugé nécessaire de mettre pied à Koulikoro dans ce cadre; surtout que le Gouvernement tout comme l’Administration sont une continuité. Cette jeunesse, à la date d’aujourd’hui, vexée par le mépris des plus hautes autorités, interpelle le Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga en dernier recours. Cet homme politique qui, à travers sa parfaite maitrise des dossiers, semble incarner à leurs yeux la dernière voie de recours crédible.
Mohamed BELLEM : LE COMBAT