L’affaire du coup d’État perpétré par Amadou Aya Sanogo et compagnons refait surface. Cité dans cette affaire, le ministre de la Défense et des anciens combattants le Général Ibrahim Dahirou Dembélé serait selon certaines sources sur le point de démissionner pour se mettre à la disposition de la justicemalienne. L’élagage de l’arbre touffu de non-dits est fixé le lundi 13 janvier prochain.
L’audience de comparution de l’ancien chef putschiste Amadou Haya Sanogo aura lieu le 13 janvier 2020 prochain. L’information a été portée à la connaissance du public par le procureur général près de la Cour d’appel de Bamako, Idrissa Arizo Maiga. Détenus depuis 2013, le général Amadou Haya Sanogo et ses coaccusés sont poursuivis dans l’affaire dite des » Bérets rouges ».
Parmi les coaccusés, figure l’actuel patron du ministère de la Défense et des Anciens Combattants, le général de division Ibrahim Dahirou Demmbélé. Ce dernier nommé en mai dernier dans le gouvernement de Boubou Cissé avait fait l’objet de critiques acerbes de la part des familles des bérets rouges.
Certaines indiscrétions font état d’une volonté manifeste de l’actuel ministre de la Défense, coaccusé, de vouloir se mettre à disposition pour éviter des critiques à l’endroit de l’appareil étatique. Ira-t-il au bout de cette décision pour permettre à la justice d’être indépendante dans cette affaire? C’est la grande interrogation du moment. « Le ministre de la Défense n’a pas présenté sa démission. C’est de l’intox » a répliqué une source militaire proche du général de division Dahirou Dembélé hier lundi 06 janvier alors que des rumeurs annonçant l’éventuelle démission s’emparaient de la toile.
Pour rappel, 21 soldats du 33e régiment des Cammando parachutiste ont disparu et quelques jours après, leurs supposés corps avaient été retrouvés dans une fosse commune près du village de Diago, un village situé à quelques quinzaines de kilomètres du centre-ville de Kati.
Dès lors, le Général Hamadou Haya Sanogo et ses camarades en détention provisoire attendent leur jugement pour la manifestation de la vérité.
L’on se rappelle qu’en 2016, le procès était programmé à Sikasso, mais après son ouverture, il a été ajourné pour une analyse ADN des corps découverts dans la fosse. Et jusqu’au jour d’aujourd’hui, c’était du zapping. Mais à l’annonce d’un tel procès dont les attentes sont énormes, tout porte à croire que la justice a eu le temps nécessaire pour réunir les éléments nécessaires afin de permettre à la vérité de se manifester selon un citoyen questionné hier à Bamako.
Il convient aussi de mentionner que depuis leurs arrestations, les organisations de droits de l’homme n’ont sans cesse réclamé la tenue de ce procès attendu par le peuple malien et la communauté internationale.
Même son de cloche du côté des parents des victimes qui sont impatients de voir se tenir le procès, afin que la lumière soit faite sur cette affaire rocambolesque.
Le procureur général près de la cour d’appel de Bamako lors de la clôture de la dernière session de la Cour d’assises de Bamako avait souligné qu’il était inadmissible que le général Amadou Haya Sanogo et ses coaccusés ne soient pas encore jugés et qu’ils seront jugés dès la première session de la Cour d’assises de l’année 2020. À Bamako et à l’intérieur du pays, les yeux sont désormais rivés vers cette date.
K. Komi LE COMBAT