Bientôt une année depuis le report du procès du Capitaine Amadou Haya Sanogo et compagnons. On se demande aujourd’hui, s’il y a une volonté réelle d’en finir avec cette affaire. Car, les Maliens attendent avec impatience ce procès censé reprendre en début d’année 2017 annoncé lors de la première cession de la Cour d’Assises.
Une affaire dérangeante ? Celle d’Amadou Haya Sanogo en a tout l’air. Aujourd’hui, outre les parents des 21 bérets rouges, personne n’en parle. C’est comme si tout était fait pour qu’on oublie. Or, il est difficile d’oublier le procès des acteurs de premier plan dans la crise de 2012. Aujourd’hui, beaucoup pensent qu’ils sont coupables. Soit. Mais dans une République démocratique, la culpabilité est établie par la justice. Et c’est cette justice qui est attendue depuis bientôt trois ans pour édifier si Sanogo et compagnons sont des anges ou des démons. Rien que ça? Notre justice n’aurait pas ces moyens-là ? Difficile d’y croire quand on entend le grandiloquent Ministre Konaté nous ressasser à longueur de journée que la justice malienne se porte comme un charme. Nous attendons toujours de voir pour croire. Et cela passe par le jugement de Haya Sanogo. Nul n’est dupe, le premier était bâclé. Du jeu de ping-pong des Avocats de la défense et de la partie civile au report pour motifs d’analyses faits par le biais de l’Ambassade américaine, l’on aura compris que ce procès, contrairement à ce qu’on semble faire croire, n’est pas une priorité des autorités. D’autant plus que les prisonniers ont promis un grand déballage. De quoi a-t-on peur ? Qu’est ce qu’on se reproche ? Sérions-nous comptables d’une situation de crise que nous amputons intégralement au défunt régime? Autant de questions que suscite le peu d’intérêt des autorités surtout judiciaires pour ce dossier. Pour ceux qui voudraient nous opposer le motif du limogeage du Procureur Général près la Cour d’Appel, Mohamed Lamine Coulibaly, pour mauvaise organisation du procès, nous disons qu’il n’était qu’un juste fusible qui peut sauter à tout moment; pourvu que la supercherie ne soit pas découverte.
Les Bérets rouges ?
Plus gênant sera qu’après avoir jugé les Bérets verts, c’est-à-dire, Capitaine Haya et compagnons, il va falloir obligatoirement à la justice de se saisir du dossier des Bérets rouges. Car, il ne faut pas oublier aussi que pour le contre coup initié par Abidine Guindo et ses Hommes, les Béret verts, à leur tour, ont introduit une plainte. Remuer tous ces dossiers à quelques encablures des élections pourrait être de bons points pour ce Régime qui marquera par le coup son désire ardent de justice au profit des Maliens. Mais quand on a été en contact avec la junte, comme l’ont été certains des pontes actuels du Régime, mieux vaut laisser trainer la chose en attendant…
Mohamed Dagnoko : LE COMBAT