La fréquence des cas de décès liés au cancer de sein au Mali augmente d’année en année. Gynécologue obstétricien, Pr Ibrahim Tegueté, en fonction au CHU Gabriel Touré, définit le cancer du sein comme une tumeur (une boule ou une masse) logeant dans la partie antérieure du thorax d’un individu (sein). Pour expliquer de fond en comble, cette pathologie dont il est lui-même spécialiste, Pr Tégueté nous a accordé un entretien. Selon lui, ce cancer est le premier du genre le plus repandu de la femme au Mali depuis 2015.
« Le cancer du sein est une tumeur, une boule ou encore une masse. Mais, en médecine, il y a deux types de boule ou de masse. Il s’agit des boules malignes ou tumeurs malignes et les boules bénignes ou les tumeurs bénignes » a-t-il déclaré.
D’après lui, les boules bénignes sont des proliférations des cellules qui donneront une masse (une chose qu’on peut toucher). Par contre, il précise que la spécificité des boules bénignes, est qu’elles se développent en un seul lieu. Selon lui, quand on les traite par un seul médicament, administré par voie orale ou par injection soit par une petite opération chirurgicale, la maladie est guérie.
Contrairement aux boules bénignes (tumeurs bénignes), relate le gynécologue, les tumeurs malignes (boules malignes), sont des boules qui apparaissent dans une partie du corps d’une personne. Qui à partir de leur position du départ vont envoyer des représentants dans d’autres parties du corps (métastase). « Lorsque ce genre de cancer se développe au dépend du sein d’un individu, on dit qu’il a le cancer du sein » a-t-il précisé.
Aux dires du Pr Tegueté , cette maladie n’est pas seulement féminine comme on a l’habitude d’entendre mais que les hommes aussi sont atteints souvent par cette infection. « Au Mali, quand on prend 100 cas de cancer du sein, 98 à 99 sont observés chez la femme mais 1 à 2 cas sont observés chez les hommes. Ce n’est pas une question de femmes seulement » a-t-il laissé entendre. Et d’ajouter : « Pour preuve, les hommes ne sont aussi pas épargnés de cette maladie, même si les cas sont minimes, le père de stars américaines, BEYONCE et Solange Knowles en souffre depuis peu ».
Cependant, il a soutenu qu’être femme est l’un des facteurs de risque important de cette maladie chez un individu que d’être un homme. Toute chose, indique-t-il, qui montre que c’est un cancer plus fréquent chez la femme que chez l’homme.
Dans cette dynamique, il a signalé que les risques de contracter cette pathologie sont aussi entrainés par l’aspect hérédité. « Le fait que quelqu’un de votre famille (un parent de 1ère génération) ait fait le cancer du sein, cela vous place automatiquement à risque de développer ce cancer car la probabilité est plus élevée » mentionne le spécialiste Tegueté..
Toujours au chapitre des facteurs de risque d’infection, il a souligné l’âge. « Plus la femme prend de l’âge plus la probabilité de développer le cancer du sein augmente, particulièrement pendant la ménopause à partir de 50 ans » a-t-il ajouté.
Selon lui, dans les pays où les statistiques sont bien tenues au niveau populationnel, il a été démontré qu’avant 50 ans, la fréquence de cancer du sein est de 44 pour 100.000 femmes, toutefois après 50 ans, ça atteint 345 pour 100.000 femmes. ,
En plus, il a soutenu que l’absence d’allaitement maternel peut être aussi une source de cette maladie. Pour lui, le fait de ne jamais avoir fait d’enfant (nullipare), le tabagisme actif ou passif ; les radiographies du thorax répétées sont des facteurs augmentant les risques du cancer du sein. Néanmoins, il dira que 1/3 des femmes qui n’ont aucun de ces facteurs vont être exposées à ce cancer.
« C’est ce qui fait que virtuellement toutes les femmes doivent se considérées comme à risque de cette maladie et d’adhérer aux politiques de prévention » a prévenu le gynécologue Tegueté.
A l’en croire, sur la base des données du registre du cancer du Mali, le premier cancer de la femme depuis 2015, c’est le cancer du sein. Celui du col de l’utérus vient en deuxième position. Pour lui, le cancer du sein est une pathologie très fréquente au Mali aujourd’hui.
Par ailleurs, pour éviter cette maladie, il a conseillé à la gente féminine d’adhérer aux politiques de l’autopalpation des seins chaque mois après deux ou trois jours des menstrues. Pour celles qui sont en ménopause, il dira, qu’elles doivent choisir un jour chaque mois pour faire de l’autoexamen (palpation des seins). Aussi, pour lui, l’examen de la mammographie est un moyen de dépistage également, qui commence au-delà de la quarantaine. « Sinon, c’est un cancer fréquent et qui tue beaucoup » a-t-il conclu.
Par Mariam SISSOKO LE SURSAUT